Actualités
Politique

Les 100 premiers jours de Pierre Brodeur sous le signe de l’optimisme

le jeudi 15 février 2018
Modifié à 9 h 26 min le 15 février 2018
Par Sarah Laou

slaou@gravitemedia.com

BILAN. La campagne à la mairie de Saint-Lambert de Pierre Brodeur, menée sous le thème Œuvrons en harmonie, aura marqué les esprits. Celui qui est désormais maire à temps plein dresse un premier bilan positif de ses 100 jours à l’hôtel de ville et affirme qu’il s’affairera à respecter ses promesses électorales. «Travailler en harmonie» avec les membres du conseil, les employés, les organismes, les institutions, les villes environnantes et la Corporation de développement économique (CDE), Pierre Brodeur en a fait son leitmotiv et sa carte de visite. Depuis le 5 novembre, les querelles intestines au sein de l’administration municipale semblent en effet s’être dissipées. Le nouveau conseil, presque entièrement renouvelé – seul le conseiller David Bowles a été réélu –, a d’ailleurs affirmé vouloir privilégier le consensus. «Se présenter pour un seul mandat permet de conserver un conseil uni et de ne pas avoir de rivalités électorales», croit Pierre Brodeur, qui a promis qu’il ne se représentera pas dans quatre ans. «Aussi, un maire à temps partiel était impossible avec l’ampleur de la tâche à réaliser, commente celui qui occupe le poste à temps plein depuis janvier. Nous allons maintenant prendre le temps de travailler par priorités, en approfondissant et en maitrisant nos dossiers.» Mais qu’en est-il des différents dossiers qui préoccupent les Lambertois? Agglomération: retour à la table des négociations Pierre Brodeur avait promis de «réactiver la Table des maires de l’Agglomération». Le contexte électoral aura joué en sa faveur et permis «de brasser les cartes». «La nouvelle mairesse de Longueuil Sylvie Parent a rétabli la Table des maires et nous avons retiré les affiches On paie trop pour Longueuil de notre territoire», commente-t-il au sujet de la campagne de protestation mise en place en 2016 par l’ancien maire de Saint-Lambert et de ses homologues de Brossard et Saint-Bruno-de-Montarville.
«Ce que nous voulons, c’est sortir du statu quo grâce au dialogue», soutient le maire de Saint-Lambert.
Bien que Saint-Lambert ait approuvé le dernier budget d’agglomération, elle continue de dénoncer des quotes-parts «trop élevées et injustes pour les Lambertois». «Nous devons présenter une position commune sur les enjeux fiscaux. Nous ne pouvons pas continuer ainsi, alors que 40% de notre budget est absorbé par l’Agglomération.» Bruit au parc Jean-Drapeau: la reconnaissance de Montréal Au sujet de l’épineux dossier du bruit des festivités au parc Jean-Drapeau, qui oppose en cour la Ville à sa voisine Montréal, à la Société du parc Jean-Drapeau et au groupe Evenko, le nouveau maire a bon espoir d’en arriver à une entente. Il a ainsi rencontré les représentants d’Evenko le 15 janvier, de même que la ministre de l’Environnement Isabelle Melançon et la députée de Laporte Nicole Ménard, le 23 janvier.
«C’est une conjoncture nouvelle pour Saint-Lambert avec l’arrivée de Valérie Plante à la mairie de Montréal. L’ancien maire Coderre avait coupé toute possibilité de dialogue. On veut désormais mettre sur la glace les procédures judiciaires et apprendre à se parler.»
«Nous avons amélioré nos relations, assure le maire. Evenko nous a donné l’assurance que le couvre-feu sera respecté et nous a également donné à l’avance la programmation des spectacles. Nous allons pouvoir informer au mieux les citoyens et anticiper le bruit.» «Est-ce que les citoyens de Saint-Lambert vont tout obtenir? Non. Mais il faut avoir une certaine forme de tolérance. Chacun doit pouvoir faire des compromis dans le respect.» L’annonce de l’administration montréalaise du 8 février semble aller dans ce sens, la métropole ayant reconnu les nuisances et assuré qu’elle fera respecter la limitation du bruit. L’aménagement du futur amphithéâtre au parc Jean-Drapeau, qui prévoit 65 000 places et des spectacles tout au long de l’année, demeure cependant au centre des discussions. Remaniement au conseil Afin de limiter «les débordements ayant eu lieu dans le passé et à instaurer un dialogue plus respectueux», le maire a proposé de réduire la période de questions lors des séances du conseil municipal. Il a notamment été demandé aux citoyens de se conformer à la limite de trois minutes pour la prise de parole et de ne pas excéder 30 minutes pour chacune des deux périodes de questions, en début et en fin de séance. «Au cours des quatre dernières années, le spectacle que la ville a donné à la région et à la province n’était pas à l’image des gens qui y résident. Nous devions revenir au respect du décorum», affirme celui qui habite Saint-Lambert depuis 40 ans. Contesté, l’avis de motion n’a toutefois pas encore été adopté par le conseil. Budget: «vers une gestion plus saine des finances» Le budget 2018 de Saint-Lambert a été fixé par l’administration municipale à 53,7 M$, avec une hausse de taxes de 1,22%.
«On m’a élu pour la transparence et pour mettre en place une saine gestion des finances, martèle Pierre Brodeur. Pour être crédible en politique, il faut respecter sa parole.»
Le conseil s’était donné pour objectif une augmentation du compte de taxes inférieure à 2%, soit sous le taux d’inflation. «En plus de l’importante quote-part versée à l’Agglomération, nous devons maîtriser notre dette, ajoute-t-il. Nous sommes aux prises avec la dernière phase des travaux sur la rue Riverside, qui a hypothéqué notre santé financière. Mais nous n’avions pas le choix d’investir dans l’entretien de nos infrastructures vieillissantes.» Afin d’évaluer la gestion du projet de rénovation de la bibliothèque, qui a engendré un important dépassement de coût, le maire a également mandaté une firme indépendante. «On ne veut pas être tenu responsable de cette mauvaise gestion. Près de 1 M$ en surplus, c’est exorbitant et Saint-Lambert n’a pas les moyens de ces dépenses.»