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Adib Alkhalidey en toute authenticité dans Ingénu

le jeudi 23 novembre 2017
Modifié à 9 h 42 min le 23 novembre 2017
Par Sarah Laou

slaou@gravitemedia.com

HUMOUR. Discrètement mais sûrement, Adib Alkhalidey remplit les salles et conquiert un peu plus le public avec son deuxième spectacle Ingénu, qui sera présenté ce 23 novembre au Théâtre de la Ville. L'humoriste présente son spectacle sans publicité ni promotion médiatique, mais le bouche-à-oreille fonctionne. Chaque soir, les salles sont pleines à craquer et les critiques enthousiastes affluent. Avec ses mimiques et ses blagues qui font mouche à tous les coups, son regard tendre et son sourire en coin, celui qui a été révélé au Gala Les Olivier en 2013 se démarque de plus en plus dans le milieu de l'humour. Dans son spectacle Ingénu, il continue ainsi d'aborder des sujets de société tabous avec la perspicacité et la bienveillance qu'on lui connaît. Un «spectacle laboratoire» Après le grand succès de son premier one man show, Je t'aime, il fallait à l'artiste une façon de remonter sur scène rapidement avec les thèmes qui lui sont chers, comme ceux de l'enfance, de l'immigration, de la tolérance et plus largement des relations humaines. «En 2015, je venais tout juste de finir ma grande tournée et trois mois plus tard, mon nouveau spectacle était écrit, explique-t-il. Je ne voulais pas reprendre la route et la promotion ou encore attendre encore deux ans, alors j'ai opté pour une stratégie plus underground et intimiste. Je ne fais pas de grandes salles et je me retrouve proche du public. Je me ménage tout en continuant de m'exprimer. Mais pour le prochain spectacle, je serai en mesure de faire la grosse affaire», plaisante-t-il. Dans ce spectacle, Adib prend plaisir à se dévoiler et parle notamment de son trouble déficitaire de l'attention (TDA). «C'est un peu comme un spectacle laboratoire où je me livre avec honnêteté, explique le diplômé de l'École nationale de l'humour. J'essaie d'être le plus authentique possible et le plus proche de ce que je suis. Et je crois que c'est ce qui demande le plus de courage… Lorsque je passe du temps sur scène, ça devient comme une thérapie, j'apprends à me connaître et je reçois beaucoup du public...» Bien que le spectacle dure 1h15, Adib a écrit plus de trois heures de textes. Il existe donc presque une vingtaine de versions d'Ingénu. Il confie également que l'humoriste américaine Maria Bamford aura beaucoup inspiré son travail. «Je crois que c'est l'humoriste qui m'a le plus marqué, parce qu'elle est vraiment bizarre!, lance-t-il en riant. Elle a un univers bien à elle et arrive en même temps à le faire comprendre à son public. C'est aussi ce que j'essaye de faire sur scène; j'essaye de créer des ponts.» Du Québec vers l'Europe L’humoriste, qui a acquis une belle notoriété grâce à la websérie Like-moi! et ses apparitions dans Les beaux malaises, a notamment fait parler de lui en France avec la vidéo La photo du bébé devenue virale. «J'ai toujours rêvé de travailler en France et maintenant, on me connaît avec cette vidéo, exprime celui qui a été influencé par des humoristes français comme Gad Elmaleh ou Djamel Debbouze. C'est certain que ça me tenterait d'aller à Paris et j'irai certainement, mais je ne suis pas certain de vouloir habiter là-bas. J'aime le Québec. L'idéal serait pour moi de faire quatre mois en France par année et revenir jouer ici. Un peu là-bas, un peu ici, notre génération est capable de faire les deux, sans pour autant s'exiler», croit Adib.