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Ancienne église anglicane : « Est-ce vraiment ce dont le quartier a besoin? » se demandent les résidents du secteur

le lundi 26 octobre 2020
Modifié à 10 h 59 min le 04 juin 2021
Par Geneviève Michaud

gmichaud@gravitemedia.com

«Comme citoyens du secteur, on se questionne sur la vocation qu’on veut donner à ce terrain-là», indiquait Luc Fréchette, résident de la rue Elm et un des signataires de la lettre envoyée au CCU, en entrevue au Courrier du Sud à la fin septembre.

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«Ça semble au départ une belle proposition, mais j’ai fait des recherches rapides et il y a déjà plein d’espaces commerciaux disponibles dans un rayon rapproché, poursuivait-il. Il faudrait plutôt se demander ce qui est bon pour le secteur et pour aider les commerçants du Village.»

«L’idée de marché est intéressante, mais les bureaux sur les étages du haut, je ne pense pas que ça répond à un besoin, acquiesçait Cynthia Guillemette, elle aussi signataire de la lettre. Et s’ils n’arrivent pas à louer leurs espaces, que se passera-t-il? C’est surprenant que le projet ne soit pas mieux défini que ça.»

«On se questionne à savoir si la Ville a bien analysé les besoins du secteur», ajoutait M. Fréchette, qui croit que la Ville aurait dû elle-même définir la vocation et les détails du projet.

 

 

«Nous présumons que les gens qui font des investissements ont fait une étude de marché et qu’avant de s’aventurer dans une dépense semblable, ils ont des garanties, des lettres d’entente avec certains commerçants, indiquait le maire Pierre Brodeur lors de l’assemblée du conseil du 19 octobre. Nous avons confiance que les gens d’affaires se sont assurés que le projet sera rentable.»

Patrimoine, sécurité et arbres

Luc Fréchette et Cynthia Guillemette se questionnent également sur la valeur patrimoniale de la bâtisse ainsi que sur la sécurité des piétons et des cyclistes et la protection des arbres. «L’aspect patrimonial est vraiment réduit dans les nouveaux plans présentés par le promoteur», indiquait Luc Fréchette au journal, ajoutant qu’après plusieurs années sans travaux, la bâtisse se trouve selon lui dans un état dangereux présentant un risque d’effondrement. «J’oublierais le volet patrimonial; il est trop tard», avançait-il. Soulignant que le secteur est très piétonnier, Cynthia Guillemette se demandait quant à elle si la sortie du stationnement sur la rue Elm est «ce qu’il y a de plus sécuritaire». Les deux résidents s’entendaient également pour dire que les grands arbres matures présents sur le terrain de l’ancienne église se doivent d’être protégés. «On n’est pas contre l’aménagement du secteur, mais on veut quelque chose qui a du sens», concluent les deux résidents.  

 

Un bâtiment patrimonial

Bâtiment de style néo-Tudor construit entre 1884 et 1886 au 263, rue Elm, l’ancienne église anglicane a été convertie en temple maçonnique en 1928. Voisin de l’actuelle église anglicane Saint-Barnabas, le bâtiment est composé d’une partie inférieure recouverte de briques rouges et d’une partie supérieure en faux colombage avec remplissage de stuc blanc crème, le tout coiffé d’un toit à deux versants droits. Il s’agit du plus vieil édifice religieux et du plus ancien édifice non résidentiel de Saint-Lambert, ainsi que de l'un des rares bâtiments du territoire lambertois datant de l'ère victorienne. Le bâtiment est cité patrimonial en 2000 par la Ville de Saint-Lambert en raison de sa valeur historique et de sa valeur architecturale.