Les candidates à la mairie débattent sur le développement social et la participation citoyenne

ÉLECTIONS. Sadia Groguhé (Option Longueuil), Sylvie Parent (Action Longueuil) et Josée Latendresse (Longueuil Citoyen) se sont prononcées sur le développement social, la vie de quartier, la participation citoyenne et la cohésion à l’Agglomération de Longueuil, dans le tout premier débat de la campagne électorale sur le territoire. Cet espace de dialogue a été orchestré par la Corporation de développement communautaire de l’Agglomération de Longueuil, le 20 octobre. Le débat a mis en lumière les grands principes autour desquels les trois candidates à la mairie se rejoignent. Tour à tour, elles ont toutes parlé de soutenir le développement social, de favoriser la participation citoyenne, de miser sur la collaboration avec les organismes communautaires et acteurs du milieu. Les moyens et engagements concrets, quant à eux, diffèrent. Développement social Candidate d’Option Longueuil, Sadia Groguhé veut créer un Sommet du développement social pour reconnaître le travail déjà entamé et élaborer une vision commune. «Il est temps de mettre au même niveau le développement social et le développement économique», a-t-elle avancé, se disant «effarée» de constater que la pauvreté gagne du terrain à Longueuil. Un tel sommet sera l’occasion de faire des organismes de «véritables partenaires». Elle mise également sur la création d’un Fonds de développement communautaire et social pour verser davantage d’argent et ainsi insuffler une «bouffé d’oxygène» aux organismes. La moitié de l’enveloppe du budget participatif, soi 1,2 M$ sur 4 ans, serait consacrée à des projets issus du milieu communautaire. Une bourse pour la persévérance scolaire, ainsi que la création d’un Bureau d’intégration des nouveaux arrivants, seront des moyens et «leviers» pour mettre le développement social au cœur de l’administration. [caption id="attachment_41227" align="alignnone" width="521"] La candidate Sadia Groguhé[/caption] Josée Latendresse a présenté l’engagement de son parti à concevoir une politique cadre de développement social et à travailler en collaboration, tant avec les villes de l’Agglomération que les MRC voisines, dans le contexte où «les transferts récents de compétences amènent une façon différente de travailler. Il faut créer un espace pour élaborer une vision commune», ce qui exige une volonté politique, selon Mme Latendresse. Elle a critiqué le Fonds du développement du territoire (FDT) d’être devenu un «FDET, un fonds de développement économique du territoire», de par le rôle de Développement économique Longueuil (DEL) depuis l’abolition des CRÉ. Elle propose ainsi la création d’un fonds social. «Présentement, il y a un fonds économique, et une partie pour l’économie sociale: c’est insuffisant», a-t-elle signifié. Elle s’est engagée à verser 400 000$ pour les organismes et 400 000$ pour les entreprises d’économie sociale. «Un 25 000$ supplémentaire ira aux entreprises d’économie sociale spécifiquement pour développer une stratégies de communication, car le nerf de la guerre, c’est de se faire connaître.» [caption id="attachment_41226" align="alignnone" width="521"] La candidate Josée Latendresse[/caption] En réponse aux attaques de Mme Latendresse, la candidate Sylvie Parent a précisé que 400 000$ seront investis pour le développement social, et ce, indépendamment du FDT. Elle a aussi rappelé l’importance des entreprises d’économie sociale, une force «à ne pas sous-estimer». «Nous voulons créer une Politique des collectivités, nous allons le faire avec vous. Vous êtes nos yeux, nos oreilles, nos bras sur le terrain», a-t-elle adressé au public. Elle est d’avis que depuis la disparition des CRÉ, c’est aux municipalités et à l’Agglomération de se mobiliser pour combler ce manque à gagner. [caption id="attachment_41225" align="alignnone" width="521"] La candidate Sylvie Parent[/caption] Revitalisation des quartiers Pour s’attaquer aux disparités socio-économiques des quartiers de Longueuil, Sylvie Parent a répondu par la création des comités de quartier, afin de mobiliser tant le milieu communautaire que tous les acteurs de la collectivité autour d’enjeux qui les concernent. Elle est d’avis que la nécessité d’attirer des entreprises sur le territoire n’est pas étrangère à cette volonté de revitalisation. «Quand on fait venir des entrepreneurs sur notre territoire, ça permet aux gens de trouver des emplois de qualité. Puis, ce sont des revenus neufs pour la municipalité, fait-elle valoir. Il faut de cet argent neuf pour investir, pour revitaliser les secteurs qui en ont besoin.» Ce à quoi Josée Latendresse a répliqué que la Ville est plutôt allé chercher cet argent avec «la hausse de taxes de 24% depuis huit ans». Mme Latendresse a mis de l’avant sa vision des centre-quartiers, définissant le quartier comme l’«échelle idéale de consultation citoyenne», qu’elle a opposé à une «approche mur à mur». Mme Parent a rappelé que les politiques mises en place par la Ville permettent de positionner les actions à venir et que l’élaboration de la politique familiale a par exemple été réalisée avec la consultation de 500 personnes. «Ce ne sont pas des consultations bidons», a-t-elle tranché. Sadia Groghué a insisté sur la place centrale que son parti entend accorder aux consultations citoyennes «qui partent des quartiers, de là où vivent les citoyens». «C’est important d’engager les citoyens à trouver des solutions avec nous», a-t-elle soulevé. Elle a parlé de passer d’une «égo-politique à une éco-politique». Option Longueuil consacrerait 2,4 M$ sur 4 ans à un budget participatif. Répondant à une question du public, les trois candidates ont assuré que dans leurs avenues de centre-quartiers, de budget participatif ou de comités de vie de quartier, les actuelles Tables de vie de quartier auront encore leur place, mais que la dynamisation gagne à être davantage uniformisée dans tous les quartiers. Cohésion à l’Agglomération Les trois candidates ont été appelées à se prononcer sur leur solution afin d’assurer une meilleure cohésion entre les villes de l’Agglomération de Longueuil. «Il faut un changement d’approche, car actuellement, les grands perdants sont les citoyens», a affirmé d’emblée Josée Latendresse. La chef de Longueuil Citoyen a insisté sur l’importance pour les villes liées de devenir des «villes alliées» et de parler d’une voix forte pour aller chercher du financement dans les projets qui nécessitent l’intervention de divers paliers gouvernementaux. Elle s’est engagée à mettre sur place la Commission sur l’éthique et la gouvernance de l’Agglomération à l’intérieur des 100 premiers jours de son mandat, si elle est élue. La candidate Sadia Groguhé a ciblé l’actuel «manque d’ouverture, de dialogue et de respect» comme un facteur responsable de «l’énorme crispation» au sein de l’Agglomération. Elle entend incarner un «leadership rassembleur» et démontrer une plus grande ouverture aux autres, afin que tous les maires ressortent gagnants. «Je fais le pari de dégager une vision commune», a-t-elle souligné. Quant à Sylvie Parent, elle a indiqué qu’il faut être «convaincant pour convaincre les maires des villes liées à l’importance de se mobiliser pour les citoyens. Le nerf de la guerre, c’est l’argent, c’est le financement. Ça demeure l’enjeu le plus important à l’Agglomération. Oui, on va s’asseoir avec les maires, on va dénouer l’impasse.»