Culture

Coteau Rouge inspire un roman à Michel Pratt

le jeudi 07 septembre 2017
Modifié à 0 h 00 min le 07 septembre 2017
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

LITTÉRATURE. Après avoir rédigé une vingtaine d’ouvrages historiques, l’historien et conférencier Michel Pratt avait «fait le tour du jardin» et était prêt pour un nouveau défi. C’est ainsi qu’il s’est lancé dans la fiction avec son premier roman, La jeune Parisienne de Coteau Rouge.

La jeune Parisienne de Coteau Rouge est un roman qui s’adresse à ceux qui habitent Longueuil. Il plonge le lecteur en 1947, année de création de Ville Jacques-Cartier.

Michel Pratt a imaginé une rencontre entre une Parisienne, Mireille, nouvellement arrivée avec ses parents à Coteau Rouge, «dans une maison typique avec papier brique»,  et un jeune homme bourgeois du Vieux-Longueuil.

La jeune femme rêve de devenir chanteuse, et fait des petits spectacles avec son orgue de Barbarie sur le perron de l’église. Son amoureux, lui, rêve d’aller étudier à Paris.

«C’est une histoire que j’ai personnellement vécue!, témoigne M. Pratt. J’ai grandi dans une maison de la rue Labonté, excessivement bourgeoise. Et je suis sortie avec une fille de Ville Jacques-Cartier. Ma mère m’a demandé : «Est-ce qu’elle reste de l’autre bord de la track»? Ça bloquait un peu!»

Au-delà de cette trame de fond qui a servi de base au roman, Michel Pratt admet que l’histoire de Ville Jacques-Cartier, et plus particulièrement celle de Coteau Rouge, est fort inspirante. Il rappelle qu’il n’est d’ailleurs pas le premier à avoir traité de ce secteur de la Rive-Sud dans une oeuvre.

«On retrouve Ville Jacques-Cartier dans l’œuvre de Jacques Ferron, qui y habitait. La moitié de Nègre blanc d’Amérique de Pierre Vallière relate sa vie à Ville Jacques-Cartier, et il y a eu aussi André Forcier, avec Coteau Rouge, énumère-t-il. Il y a quelque chose qui attire les marginaux!»

Celui qui a présidé la Société historique et culturelle du Marigot pendant 17 ans n’a pas eu trop de mal à adapter sa plume à la narration, cumulant déjà quelques expériences en fiction, telle qu’une collaboration au scénario d’Au clair de la lune, film d’André Forcier paru en 1983.

Si la fiction permet une certaine liberté, l’historien n’est jamais bien loin. «Comme historien, je peux m’attarder à des détails qui pourraient finir par tomber sur les nerfs de tout le monde!, lance en riant M. Pratt. J’ai fini par enlever des détails qui n’étaient pas essentiels à l’histoire. Mais pour le background, je suis demeuré très près de la réalité. J’ai été très sévère avec moi-même.»

Le Courrier du Sud en vedette

L’année 1947, durant laquelle se déroule l’histoire, est aussi l’année de fondation du Courrier du Sud, qui compte d’ailleurs un chapitre à son nom dans le roman de Michel Pratt.

Celui qui a longtemps écrit des chroniques dans cet hebdomadaire de la Rive-Sud admet qu’il était tout à fait naturel de l’intégrer à son histoire. «Mireille fera la une du Courrier du Sud grâce à un spectacle devant l’église qui est aujourd’hui la cocathédrale», dévoile-t-il.

Camper son histoire en 1947 permet aussi à M. Pratt de rappeler le contexte d’après-guerre. À Montréal, il n’y a plus de logements disponibles et plusieurs se sont installés sur la Rive-Sud grâce au bas prix des terrains.

La jeune Parisienne de Coteau Rouge est présentement en vente en version numérique sur Amazon.ca. Il est aussi disponible en version papier sur Amazon.com. Dès la mi-septembre, il sera en vente dans les libraires et disponibles dans les bibliothèques du grand Montréal.