Art de vivre
Voyage

Échange de maisons et de coins de paradis

le vendredi 23 juin 2017
Modifié à 0 h 00 min le 23 juin 2017

Il n’y a rien comme être chez les autres; c’est du moins ce que croit la famille Lamoureux, qui multiplie les échanges de maisons à l’étranger. Le concept, surtout populaire en France, consiste à voyager en vivant pour une durée limitée sous le toit d’une autre famille qui elle, s’installe dans votre maison. 

Tarn, l’Alsace, la Bourgogne, la Provence, le Poitou Charente, Lyon; la petite famille de la Rive-Sud a parcouru la France grâce aux échanges de maisons.  

C’est en partie à cause de leurs deux enfants que les Lamoureux privilégient ce type de voyage. Les jeunes filles, Justine et Chloé, âgées aujourd’hui de 13 et 10 ans, ne se sont jamais fait prier pour sauter dans la piscine et emprunter des jouets une fois de retour «chez eux», après une longue journée de visite.

Selon Mme Lamoureux, le voyage est une belle façon de faire de ses enfants des citoyens du monde. Sa plus vieille a de la facilité à comprendre les événements historiques, comme la Révolution française. Elle a déjà entre autres visité la conciergerie, explique la mère.

Se remplir la tête d’anecdotes

Rafting aux Gorges de l'Ardèche, amitié de deux ans avec des chèvres de l’Île d’Embiez (leurs biquettes, disent les filles) et cohabitation avec 50 poules; les échanges de maisons permettent de vivre des expériences hors du commun.

«J’ai souvenir de mon mari qui court pendant deux heures après les poules avec un filet», rigole Mme Lamoureux.

Une anecdote n’attend pas l’autre et elle se remémore une montée particulièrement athlétique de la tour Eiffel. «Moi qui ai le vertige, j’ai un sourire très forcé sur ces photos-là», confie Mme Lamoureux.

Ces histoires, la famille se les racontent de temps en temps, le sourire aux lèvres et les yeux brillants. C’est un peu grâce à ça qu’ils sont aussi unis, croient-ils.

Vivre comme des locaux

À Bourgogne, la boulangère chez qui ils allaient toujours acheter leurs croissants le matin les reconnaissaient. Se lier d’amitié avec les familles des échanges et avec leur entourage, voilà un autre avantage de ce type de voyage, selon les Lamoureux.

Toujours en contact avec les gens de leur premier échange, le quatuor confectionne des albums à chaque fin de voyage. La dernière page est réservée à une photo des deux familles.

Il est également plus facile d’éviter les attrape-touristes lorsque quelqu’un de l’endroit nous conseille.

Comment ça fonctionne?

«Se trouver un échange de maisons, c’est comme se chercher une relation de couple. Ça peut être très rapide comme ça peut prendre beaucoup de temps», compare Mme Lamoureux.

Elle encourage à parler à beaucoup de gens à la fois, car un début de flirt ne veut pas dire que l’affaire est conclue, avertie la mère de famille.

Les Lamoureux sont inscrits sur switchome.com, trocmaison.com et echangedemaison.com, ce qu’ils conseillent puisque la clientèle est très différente dépendamment des sites.  

En six échanges, jamais la famille n’a vécu de problèmes. «On est dans leur maison, mais à l’inverse, ils sont dans la nôtre, donc ils ont intérêt à faire attention», rappelle le clan Lamoureux.

Ils prévoient tout de même une pièce verrouillée où ils peuvent déposer leurs objets précieux. «C’est surtout pour les enfants; c’est rempli de toutous», explique la mère de famille.

Seuls bémols: le fait de ne pouvoir pleinement choisir où l’on va et celui que les gens aient accès à certaines informations personnelles des autres usagers. «L’adresse de la maison et les détails de l’échange conclu ne sont pas donnés sur le site», rassure-t-elle.

Un premier échange

Il n’est pas toujours facile de conclure un échange de maisons. Une famille de la Rive-Sud qui s’est envolée il y a peu de temps pour vivre sa première expérience a tenté pendant 15 ans d’échanger, sans succès.

«C’était presque toujours nous qui envoyions les demandes», explique la famille.

Cette année, tout est déjà planifié afin que le couple débarque six mois plus tard à Hambourg, en Allemagne, en décembre.  

Surtout attiré par les échanges de maisons pour le luxe et les coûts moindres que procurent un domicile, il croit que les gens très matérialistes n’apprécieront pas ce type de voyage.

«Si on est fâché parce que quelqu’un a brisé un verre de vin, ça ne marchera pas. Personnellement, je ne tiens qu’à ma théière», souligne en riant le père de famille.

Le couple trouve la situation un peu particulière, mais a tout de suite eu l’esprit plus tranquille en rencontrant la famille qui habitera sa demeure. 

Daphné Ouimet-Juteau