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Opinion

Français: un lien essentiel

le mardi 06 mars 2018
Modifié à 5 h 59 min le 06 mars 2018
Par Alain Lavallée

alavallee@gravitemedia.com

L’automne dernier, nous apprenions que les programmes gouvernementaux de francisation des immigrants étaient un échec. À peine 30% des immigrants adultes ne connaissant pas le français s’inscrivent à ces cours. Pire, les taux de désistement et d’abandon y sont élevés. Moins de 4% réussissent à atteindre le niveau minimal pour s’inscrire à des études postsecondaires en français ou obtenir un emploi. Cette situation existe depuis plusieurs années et le gouvernement laisse aller. Pourtant chaque candidat à l’immigration ne connaissant pas le français a signé une déclaration où il s’engage à apprendre le français et à respecter les valeurs communes de la société québécoise. Mais le gouvernement ne fait pas de suivi. Parallèlement, le gouvernement donne la possibilité aux nouveaux arrivants de choisir la langue dans laquelle ils souhaitent que se fassent communications: français ou anglais. En 2010, seulement 36% des allophones (ni de langue maternelle anglaise, ni de langue maternelle française) optaient pour un formulaire en français. Depuis, cette désaffection pour le français se poursuit. Ce laisser-aller de la gouvernance libérale depuis 15 ans favorise une dérive des allophones vers l’anglicisation. Cela affaiblit l’espoir de voir le français devenir au Québec une langue commune qui nous relie dans la vie de tous les jours, ingrédient essentiel à un vivre ensemble harmonieux. Nous sommes en droit de nous attendre que la langue de communication de l’État québécois avec les nouveaux arrivants soit le français. D’autant plus qu’en 2002, un article de la loi 104, adoptée à l’unanimité, spécifiait que la langue de communication du gouvernement était le français. Mais cet article de loi n’a jamais été mis en vigueur administrativement. Une coalition d’organismes, Partenaires pour un Québec français, vient de lancer une pétition visant à demander au gouvernement Couillard de mettre en vigueur cette pratique administrative de communiquer en français. Vous la trouverez sur internet (languefrancaise.quebec). Diversité et ouverture sur le monde Nos gouvernements, tant à Québec qu’à Ottawa, encensent la diversité. Et bien en Amérique du Nord, l’anglais est omniprésent et n’est pas menacé. La diversité en Amérique du Nord, c’est le français, une langue qui a besoin d’être préservée et encouragée. Le 20 mars, Journée internationale de la Francophonie, nous rappelle que le français ouvre sur le monde. Elle nous invite à multiplier nos liens avec la Francophonie mondiale. Ces liens sont essentiels pour le Québec et le maintien d’une langue française bien vivante. Le français est l’une des langues les plus parlées dans le monde, et la deuxième plus enseignée.