Actualités
Société
Économie
Affaires

Jeux d'évasion: difficile pour Stéphanie Boisvert d'ouvrir son entreprise à Longueuil

le vendredi 02 février 2018
Modifié à 9 h 41 min le 02 février 2018
Par Sarah Laou

slaou@gravitemedia.com

ENTREPRENEURIAT. Longueuil modifie son règlement de zonage pour accueillir des entreprises de jeux d'évasion dans plusieurs secteurs de son territoire. Or, une jeune entrepreneure regrette que la Ville n'ait pas réévalué son règlement plus tôt. Un tâtonnement administratif qui lui aura coûté cher. Stéphanie Boisvert avait prévu lancer son entreprise de jeu d'évasion à la fin de l'année 2017, sur la rue Labonté, près de l'artère commerciale Saint-Charles, dans l'arr. du Vieux-Longueuil. Après une première demande de permis refusée par la Ville, la réévaluation de son dossier aura traîné en longueur. La catégorie de zonage pour les jeux d'évasion n'étant pas clairement définie à Longueuil. En attendant que les modifications soient effectuées, l'entrepreneure doit payer un loyer pour son local vide. Dossier bien ficelé Stéphanie Boisvert avait pourtant bien réfléchi à son premier projet d'entreprise. En voyant la popularité montante des jeux d'évasion grandeur nature dans la province, elle avait eu l'idée d'en ouvrir un premier à Longueuil. Aussi connus sous le nom d'Escape rooms, les jeux d'évasion et d'énigmes destinés aux adultes consistent à s’échapper d’une pièce en un temps limité. Cette activité qui se pratique en groupe est particulièrement appréciée des entreprises souhaitant consolider l'esprit d'équipe chez leurs employés. «Ça m'a pris un certain temps, mais j'ai obtenu le financement pour me lancer, raconte la jeune femme, qui a quitté son emploi au début de 2017 pour se consacrer à temps plein à son projet. J'ai trouvé les locaux, obtenu les plans pour les améliorations locatives... Bref, tout allait relativement bien jusqu'au moment d'obtenir un permis d'occupation.» En cours d'évaluation En septembre 2017, la jeune femme a essuyé un premier refus. Les jeux d'évasion ne figuraient pas encore au règlement de zonage et étaient associés à l'usage Centre d'amusement, qui ne permettait pas à la jeune femme d'ouvrir son entreprise dans le secteur demandé. «Les jeux d'évasion sont des entreprises nouvelles au Canada, a-t-elle précisé. Si plusieurs villes comme Montréal les ont intégrés dans leur règlement de zonage dans la classe des Commerce artériel, il n'en est rien pour Longueuil. La Ville a classé mon entreprise dans la même catégorie qu'un cinéma ou une arcade. Or, un jeu d'évasion est loin d'être aussi imposant qu'un cinéma.» Le local de Mme Boisvert, qu'elle se devait d'acquérir pour demander son permis, fait un peu moins de 1500 pieds carrés et accueillera un maximum de 12 clients en même temps la première année. Le 28 novembre, un avis de motion de la Ville a été émis pour inclure la catégorie Jeux immersifs d'intérieur au règlement. Toutefois, l'usage autorisé C311 ne permet toujours pas à l'entrepreneure d'établir son commerce dans une zone artérielle. Contactée en décembre par Le Courrier du Sud, la Ville a indiqué que la demande de Mme Boisvert était à l'étude et que la Ville envisageait d'autoriser les jeux immersifs intérieurs dans 146 nouvelles zones du territoire. En janvier, la Ville autorisait finalement Mme Boisvert à opérer une portion de son entreprise, concernant la formation et une demande de modification de zonage pour la portion Jeux d'évasion était enclenchée. Les délais pour cette procédure sont de 4 à 6 mois. 10 000$ de frais supplémentaires Stéphanie Boisvert paye actuellement près de 3000$ de loyer mensuel pour un local qui demeure fermé. En plus de ces mois de loyer, elle a également dû verser 3500$ pour la demande de modification de zonage, ce qui représente environ 10 000$ de frais supplémentaires pour la jeune femme. «Je ne vous cache pas que ce sont des frais importants pour une entreprise en démarrage et cette situation a mis mon projet en péril avant même d'avoir ouvert les portes, explique Mme Boisvert. La Ville s'est finalement rendu compte qu'elle s'était trompée de catégorie. C'est certain que j'aurais aimé que l'erreur ne se produise pas, car mon commerce en a pâti, mais je suis tout même heureuse que nous ayons pu trouver un terrain d'entente.» Si la jeune entrepreneure avait à un moment donné envisagé de s'installer dans une autre ville pour lancer son commerce, ce n'est désormais plus le cas.