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Les services de transport en commun pourraient être réduits de 15% dès septembre

le mardi 14 juillet 2020
Modifié à 9 h 34 min le 14 juillet 2020
Par Geneviève Michaud

gmichaud@gravitemedia.com

Une réduction de service d’environ 15% et des mises à pied seront nécessaires dès septembre afin de permettre au Réseau de transport de Longueuil (RTL) d’éponger les pertes financières causées par les baisses d’achalandage catastrophiques du printemps, combinées aux dépenses engendrées par la mise en place de mesures sanitaires. À LIRE AUSSI: Retour imminent de la perception dans les autobus du RTL À la demande de l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), le conseil d’administration du RTL a adopté le 2 juillet un plan d’optimisation de ses ressources. «La pandémie nous a frappés de plein fouet, rappelle le président du C.A. Jonathan Tabarah. Bien que d’importants efforts aient été déployés au sein des équipes du RTL, l’ARTM nous demande d’ajuster l’offre de service au niveau de l’achalandage observé. Même si la somme est importante, le financement de 400 M$ pour toutes les sociétés de transport de la province récemment annoncé par le gouvernement du Québec ne pourra couvrir l’ensemble des pertes de revenus et des coûts engendrés par la pandémie.» Le scénario prévisionnel de l’ARTM fait en effet état d’un impact financier de l’ordre de 523 M$ pour le transport en commun de la région de Montréal en 2020, et de répercussions conséquentes au cours des prochaines années. Indiquant que cette optimisation des ressources n’est un exercice simple et qu’il comporte des décisions qui ne sont pas faciles à prendre, le directeur général du RTL Michel Veilleux assure que le RTL déploiera «tous les efforts nécessaires pour être à l’écoute de la clientèle afin d’ajuster en continu le service et de minimiser l’impact de ces compressions sur nos effectifs». De son côté, la Société de transport de Montréal (STM) ne prévoit pas réduire son offre de service, «afin de viser un niveau de charge acceptable à bord des bus dans le contexte de la pandémie», a indiqué la porte-parole Amélie Régis au journal Métro. Même son de cloche à la Société de transport de Laval. Des baisses d’achalandage de 65 à 93% Au plus fort de la pandémie (mars, avril et début mai), des baisses d’achalandage variant de 65 à 80% ont été enregistrées dans le réseau du RTL. «Selon nos données préliminaires, depuis la reprise progressive des activités au mois de juin, on observe une hausse de l’achalandage de l’ordre de 10% par rapport au mois de mai, indique la coordonnatrice en communication et affaires publiques du RTL Alicia Lymburner. Le début du mois de juillet confirme cette tendance à la hausse progressive.» Du côté du réseau de métro, la STM fait état de baisses de 91% en avril, de 89% en mai et de 80% en juin. Pour la ligne jaune plus précisément, des baisses de 93% en avril, de 90% en mai et de 83% en juin ont été enregistrées. «De mars à la fin mai, la baisse des revenus tarifaires et la hausse des coûts liés à la crise sanitaire se sont traduits en un manque à gagner d’un peu plus de 165 M$», indique le conseiller Affaires publiques et relations médias de l’ARTM Simon Charbonneau. Des coupures dénoncées L’Association pour le transport collectif de la Rive-Sud (ATCRS) a mis peu de temps à réagir à l’annonce de la réduction de services au RTL. Elle craint que ces coupures ne deviennent permanentes. «L’ARTM doit présenter un calendrier réaliste de retour au service normal», soutient le porte-parole de l’ATCRS Jean-Michel Laliberté. «L’ARTM dispose du pouvoir unilatéral de transférer son déficit d’exploitation aux municipalités locales qui, elles, peuvent emprunter à la fin de leur année financière pour consolider le déficit, poursuit l’ATCRS. En choisissant plutôt de couper dans les services, l’ARTM démontre que sa volonté n’est pas de développer le transport collectif, mais plutôt d’atteindre des objectifs comptables à court terme. C’est un manque flagrant de vision dans un contexte de lutte contre les changements climatiques.»