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Marc-Olivier Vallerand dominant au sein d'une équipe à petit budget

le mardi 13 mars 2018
Modifié à 11 h 42 min le 13 mars 2018

Meilleur buteur et 4e marqueur de la EIHL

Bien qu'il s'aligne avec une équipe à petit budget qui détient une fiche perdante et qui lutte actuellement pour une place dans les séries, le Blaze de Coventry, Marc-Olivier Vallerand est déjà une vedette du hockey en Angleterre. Avec ses 65 points dont 34 buts en 48 matchs, l’athlète de 28 ans de Longueuil est le meilleur buteur et le 4e marqueur de la Elite Ice Hockey League (EIHL), malgré des blessures mineures à répétition qui lui ont fait raté 4 matchs. Samedi et dimanche derniers, il a obtenu 1 but et 3 passes dans 2 victoires des siens, les rapprochant à un seul point de la 8e et dernière place des séries parmi 12 équipes. Lui et sa bande sont impliqués dans une lutte à trois où les clubs de 8e, 9e (son équipe) et 10e places ne sont séparées que par 2 points. C'est pourquoi Vallerand, ex-capitaine des Remparts de Québec, a un temps de jeu record, pour une bonne… et une mauvaise raison. À huit attaquants conte douze La bonne raison? Son talent. La mauvaise: qu’il joue pour une équipe à petit budget, dans une ville secondaire qui manque de joueurs. «Les grosses villes comme Manchester, Belfast, Sheffield et Notthingham ont de meilleurs budgets, jouent devant des foules de 6000 à 7000 personnes et ont quatre trios de qualité. Nous, nous avons des budgets serrés, jouons devant 2000 à 3000 personnes – la moyenne de la ligue – et n'avons que 10 attaquants quand nous sommes tous en santé. Avec les blessures nous étions parfois seulement 7 ou 8. Comme nous jouons deux matchs en deux soirs le week-end, c'est surtaxant. Pas surprenant que j'aie de fréquentes douleurs aux aines et aux genoux», raconte Vallerand, joint par Le Courrier du Sud dans l'autobus de l'équipe, lors d'un trajet de quatre heures. Regrette-t-il de jouer en Angleterre après quatre saisons dans quatre autres pays d'Europe? «Pas du tout! L'an dernier, à cause de circonstances hors de mon contrôle, j'avais peu de temps de glace et ai eu une saison de misère. Cette année, ma priorité était d'avoir beaucoup de temps de jeu et les circonstances m'ont amené ici. On me fait confiance dans toutes les situations et mes statistiques sont bonnes même si je ne joue pas régulièrement sur le premier trio. J'ai retrouvé le plaisir de jouer malgré les embûches et déjà, les grosses équipes anglaises et d'ailleurs en Europe font de l'œil à mon agent.» Appelé à comparer le hockey anglais au nôtre, Vallerand affirme que les similitudes règnent. «Il y a beaucoup de joueurs canadiens anglais, les règlements sont les mêmes, et il y a des patinoires olympiques mais aussi plusieurs régulières dans notre division. Donc, 55% de nos duels sont sur des patinoires régulières, avec du jeu très physique comme en Amérique du Nord. Les partisans réagissent comme les Nord-Américains plutôt que comme les Européens. Pas de chants à l'emporte-pièce, mais du bruit et des applaudissements après de beaux jeux ou des buts.» Arbitrage archaïque Son sport arrive pourtant bien loin du soccer et du rugby en Angleterre. «Personne dans l'équipe ne se rappelle avoir vu un article sur nous dans le journal. Notre couverture a lieu sur les réseaux sociaux», raconte Vallerand. Il travaille fort pour atteindre les séries, qui lui donneront deux semaines de paie de plus [les joueurs sont payés à la semaine et les séries se jouent en deux fins de semaine]. Mais après, il le dit ouvertement: malgré de bonnes offres, il ne sera pas de retour en EIHL l'an prochain. La raison? L'arbitrage. «Épouvantable! Je n'ai jamais vu ça! Les arbitres sont imprévisibles, inconstants, les joueurs finissent par prendre des libertés et la testostérone monte.» Lui dont le record à vie était de 83 minutes de punition en 68 matchs en a cette saison 145 en 48. Autre raison d'être puni: le manque de sommeil, qui peut «aider à péter sa coche». «Question de budget, presque tous nos matchs ont lieu le samedi à l'extérieur et le dimanche chez nous, sans nuit à l'hôtel entre les deux.» Quand son équipe, située à 90 minutes au nord-ouest de Londres, part pour l'Écosse, ça se complique. «Par exception ce week-end, nous voyageons une journée d'avance et coucherons à l'hôtel mais habituellement, nous faisons deux voyages par autobus dans la même journée. Quand nous allons en Écosse, ça se complique. Nous partons très tôt le samedi matin pour 5 à 7 heures de route et nous reprenons la route dès la fin du match pour être à Coventry vers 5h ou 6h dimanche, alors que nous jouons le soir.»