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Nouvelles trajectoires à la Maison Jonathan

le jeudi 18 janvier 2018
Modifié à 8 h 46 min le 06 octobre 2022
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

JEUNESSE. Depuis septembre, la Maison de Jonathan compte une nouvelle corde à son arc pour offrir un soutien aux jeunes pour qui le cheminement académique régulier est plus ardu. Les nouvelles installations du 205 rue Saint-Jean permettent désormais d’offrir le programme Trajectoires, qui s’adresse à des jeunes qui tombaient dans un vide administratif.

Le projet de créer Trajectoires trottait dans les têtes des administrateurs de la Maison de Jonathan depuis quelques années. Intervenants auprès des jeunes de 12 à 17 ans, ils ont constaté une forme de vide ou de manque de ressource pour les jeunes décrocheurs de 16 ans.

«Un jeune doit être âgé de 16 ans en date du 30 juin pour être accepté à l’éducation aux adultes, explique le directeur clinique Alex Gauthier. Ce qui signifie que si un jeune décroche à 15 ans et qu’il a l’intention d’aller aux adultes, il doit attendre un an. Souvent, dans un cas comme ça, il ne retournera pas à l’école.»

C’est à cette clientèle bien précise que s’adresse le programme Trajectoire, les décrocheurs qui ne peuvent pas encore aller à l’éducation aux adultes. «On se disait que ça n’avait pas de bon sens! Ces jeunes sont nulle part. nous, on veut les sortir de chez eux!» lance la directrice générale de l’organisme, Fernande Leblanc Sénéchal.

Les intervenants de la Maison de Jonathan prennent contact avec ces jeunes, dont ceux qui ont déjà fréquenté l’organisme. Le cadre se veut très libre, alors qu’aucun nombre d’heures de participation n’est requis.

«On leur demande s’ils ont envie de parler, ce qu’on peut faire pour les aider. On essaie de les aider dans leur démarche de projet de vie, que ce soit un retour à l’école ou une entrée sur le marché du travail, explique Mme Leblanc Sénéchal. Et ça prendra le temps que ça prendra!»

Une intervenante psychosociale et une conseillère en orientation ont été engagées spécialement pour ce programme. «Ça leur permet de rencontrer d’autres jeunes qui se trouvent dans la même situation. Ils voient qu’ils ne sont pas seuls», relate la directrice générale.

«On est un coffre à outils, avec plein d’outils dedans! Si le jeune a besoin d’un marteau, eh bien, on lui donnera un marteau!», illustre M. Gauthier à propos de l’ensemble des programmes et des intervenants issus de diverses disciplines.

Le projet est piloté par la Maison de Jonathan, mais en collaboration avec la Commission scolaire Marie-Victorin, qui travaille avec l’organisme pour trouver ces jeunes «tombés dans les craques».

«La Commission scolaire a déjà eu une initiative semblable, nommée Relance. Mais qu’est-ce qui se passe vous pensez, quand le jeune reçoit un appel de la Commission scolaire pour lui offrir de revenir à l’école? Souvent, il dit no way

Une trentaine de jeunes ont bénéficié du programme dans les nouveaux locaux depuis septembre. Le bâtiment qui abritait autrefois le restaurant L’Olivetto a été complètement transformé.

L’acquisition de la bâtisse a aussi permis d’y accueillir les participants du programme PAS, et donc d’éviter les coûts de location élevés du bâtiment qui servait auparavant à ce programme.

«Depuis quatre ans, on mettait de l’argent en réserve au budget  cette acquisition. Ça s’est concrétisé en avril 2017», mentionne Mme Leblanc Sénéchal.

La Maison de Jonathan a aussi obtenu l’appui de Centraide et bailleurs de fonds. Le bâtiment central de la Maison de Jonathan, aussi sur la rue Saint-Jean, accueille toujours les jeunes du programme Passage contre le décrochage. La directrice générale qui a été présidente de la CSMV avant d’occuper la direction générale de la Maison de Jonathan pendant 18 ans, conserve la même passion pour l’organisme.

«Ç’a été un coup de cœur. Et ce l’est encore!»  

Les autres missions de la Maison de Jonathan

Avec le programme Passage, la Maison de Jonathan s’adresse aux jeunes décrocheurs. Par le biais d’ateliers et diverses formes de soutien, elle encourage les jeunes à reprendre le cheminement scolaire. Le taux de réussite atteint les 85%.

« On leur fait découvrir touts sortes de choses qu’ils n’auraient peut-être pas eu la chance de découvrir autrement», avance Fernande Leblanc Sénéchal.

En novembre, des jeunes se sont initié à la forge grâce à un projet de médiation culturelle, en collaboration avec la Ville de Longueuil et le forgeron Patrice Pellissier. L’organisme rêve d’ailleurs d’un projet ou d’une forme de partenariat avec un garage, qui permettrait à des jeunes de s’initier à la mécanique.

Des participants de ce programme prendront part, en juin, à un voyage humanitaire en Bolivie, avec Oxfam Québec. Le programme Alternative Suspension, relocalisé dans les nouvelles installations, cible quant à lui les jeunes qui sont suspendus de l’école pour quelques jours. Les intervenants aident les élèves dans leurs travaux scolaires et font des ateliers, notamment sur l’estime de soi.

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