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OMHL : face à «l’inaction du C.A.», la Fédération des locataires implore la ministre d’agir

le vendredi 05 février 2021
Modifié à 15 h 34 min le 05 février 2021
Par Geneviève Michaud

gmichaud@gravitemedia.com

MISE À JOUR LE 5 FÉVRIER - La ministre Laforest enclenche la mise sous tutelle de l'OMHL Selon la Fédération des locataires d'habitations à loyer modique du Québec (FLHLMQ), le rapport du Groupe SCE rendu public le 3 février vient confirmer le bien-fondé de sa demande de mise en tutelle de l’Office municipal d’habitation de Longueuil (OMHL) adressée à la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation le 30 septembre 2020. Une demande que la Fédération réitère aujourd’hui. À LIRE AUSSI : Des problèmes majeurs à l’Office municipal d’habitation de Longueuil En effet, la Fédération rapporte que certains membres du C.A., dont des élus municipaux, auraient fait preuve de peu d’ouverture et d’empressement à adopter les recommandations contenues dans le rapport du Groupe SCE, lors de deux rencontres tenues à la fin janvier. Ces rencontres auraient par ailleurs été marquées par des échanges agressifs entre les administrateurs. Face à cet état de fait, certains membres du C.A. auraient écrit à la ministre Andrée Laforest pour réclamer eux aussi la mise sous tutelle de l’organisme. «La ministre doit stopper l’hémorragie à l’OMHL en nommant des administrateurs provisoires, pour une période de 120 jours, afin de mettre en place les mesures de redressement contenues dans le rapport», soutient le coordonnateur de la FLHLMQ Robert Pilon. Le Ministère réfère à la SHQ Contacté par Le Courrier du Sud pour savoir s’il comptait donner suite à la nouvelle demande de la Fédération, le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation s’est contenté de référer le journal à la Société d’habitation du Québec. De son côté, la SHQ laisse le soin au C.A. de l’OMHL de commenter le rapport, comme c’est lui qui l’a commandé. «Nous analysons présentement ce rapport afin d'évaluer les différentes options possibles et nous ferons des recommandations par la suite, indique-t-on au journal par courriel. Soyez assurés que la SHQ suit la situation de près.» À la suite de sa demande d’enquête et de mise sous tutelle de l’OMHL du 30 septembre dernier, «tout le monde s’en est lavé les mains, le Ministère s’en remettant à la SHQ, déplore le coordonnateur de la Fédération Robert Pilon. Et la SHQ, au lieu de courageusement mener une enquête, a simplement demandé au C.A. de commander une analyse externe. Mais ce rapport est accablant», souligne-t-il, disant souhaiter une action de ces instances supérieures. «C’est la ministre qui a un pouvoir de mise en tutelle», rappelle le coordonnateur. Mieux encadrer les OMH À la lumière du rapport, la députée de Marie-Victorin réclame elle aussi à la ministre Laforest de considérer «très sérieusement» la mise sous tutelle de l’OMHL. «Une administration provisoire pourra assurer la gestion de l’organisation au minimum jusqu’à la mise en œuvre des recommandations, croit Catherine Fournier. On ne souhaite jamais se rendre là, mais nous devons nous rendre à l’évidence : le lien de confiance entre les locataires, les employés et l'OMHL est brisé. J'ai reçu un volume important de plaintes à cet effet à mon bureau au cours des derniers mois. Une intervention rapide est de mise, comme la situation perdure depuis trop longtemps déjà.» La députée croit également que le gouvernement devrait se pencher sur certaines dispositions de la Loi sur la SHQ. «Je pense notamment à l’importance d’encadrer davantage la place qu'occupent les élus au sein des conseils d'administration. Le processus de mise en place d'une tutelle, actuellement très rigide, devrait en outre être amendé afin de rendre l’intervention gouvernementale plus flexible lorsque le contexte le requiert.» Michel Lanctôt et l’opposition outrés Le conseiller municipal Michel Lanctôt, qui a siégé au conseil d’administration de l’OMHL pendant 7 ans avant d’être remplacé en juillet 2020, s’est quant à lui dit outré des révélations contenues dans le rapport du Groupe SCE. Alors que la firme de consultants en ressources humaines affirme que le statu quo forcerait la mise sous tutelle de l’Office, le conseiller déplore que «le statu quo, c’est pourtant exactement ce que défend la présidente du C.A. Monique Bastien depuis l’automne dernier au conseil». «Depuis des mois, elle a sciemment cherché à minimiser la gravité des faits dans ses interventions publiques et elle s’est réfugiée derrière son obligation de confidentialité pour éviter de répondre aux questions légitimes, alors que l’intérêt public lui exigeait d’agir avec transparence», affirme le conseiller, dans un communiqué émis par l’opposition officielle. Selon l’opposition, Monique Bastien «n’a plus l’autorité morale nécessaire pour être présidente» du C.A. de l’OMHL et doit quitter son poste, faute de quoi «la mairesse doit intervenir». Contactés par le journal, le cabinet de la mairesse de Longueuil et la conseillère Monique Bastien n'avaient pas commenté au moment de mettre en ligne.