Opinion
Tribune libre

On pense que ça n’arrive qu’aux autres…

le mercredi 21 décembre 2016
Modifié à 0 h 00 min le 21 décembre 2016

Le 13 octobre, mon monde a basculé lorsque le système d’alarme de l’immeuble où je résidais, rue Périgny, a retenti. Je me suis précipitée dehors, attrapant au vol manteau, sacoche et médicaments. J’étais pratiquement pieds nus.

Lorsque je suis sortie, les pompiers sécurisaient déjà la scène. Rapidement, deux autres camions de pompiers sont arrivés. Finalement, il n’y a eu ni mort, ni blessé.

Mais laissez-moi vous raconter trois petites anecdotes.

Un voisin qui était sorti sain et sauf avec sa mère a réalisé qu’il avait oublié les médicaments de cette dernière. Je l’ai vu demander de l’aide à un pompier. Quelques minutes plus tard, celui-ci remettait au voisin reconnaissant les médicaments en question.

Une dame éplorée demandait à tous et chacun si on avait vu son chat. Environ vingt minutes plus tard, un pompier lui ramenait l’animal tout effrayé.

Un pompier qui m’avait entendue demander de l’eau pour prendre mes médicaments s’est approché peu après du cordon de sécurité et m’a donné une bouteille.

Moi, je croyais que ces choses-là n’arrivaient qu’aux autres…

Un peu plus tard, la Croix Rouge est arrivée sur les lieux avec un grand autobus «chauffé». Une bénévole a parcouru la foule, recherchant les occupants de l’immeuble, leur offrant de grandes couvertures et les invitant à se rendre dans l’autobus. Plusieurs bénévoles nous y attendaient avec café chaud, jus ou eau.

Une fois au chaud, nous avons réalisé que c’était notre chez-nous qui partait en fumée. Les bénévoles – j’insiste sur ce mot – prenaient soin de chacun, s’assurant que nous avions tous un endroit où être hébergé et le nécessaire pour passer au travers des jours à venir, c’est-à-dire de quoi manger, boire, nous vêtir et un petit kit Quoi faire en cas d’incendie, avec adresses et téléphones. Mais surtout, attentifs aux débuts de crises de larmes, les bénévoles rassuraient tous et chacun par leur calme, leur générosité et leur patience.

Je peux vous assurer que je ne tiens plus ces deux organismes pour acquis. Un gros merci à la Croix Rouge et aux pompiers. Je n’hésiterai pas à donner de mon temps et de mon argent pour que ma famille ou mes amis puissent bénéficier de leur soutien.

Car vous savez, ça n’arrive pas qu’aux autres…

Patricia-Louise Jetté

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