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Un partisan du CF déplore les installations mal adaptées aux handicapés

le lundi 27 novembre 2017
Modifié à 13 h 26 min le 27 novembre 2017
Par Jonathan Tremblay

jtremblay@gravitemedia.com

Colisée Jean-Béliveau

Gaétan Bernier adore encourager son équipe de hockey préférée, le Collège Français de Longueuil, les vendredis soir. Il déplore cependant les contraintes que présente le colisée Jean-Béliveau pour les gens qui, comme lui, doivent se mouvoir en fauteuil roulant. L’ex-chauffeur d’autobus nolisé a perdu ses deux jambes il y a huit ans, en plus de subir cinq pontages, ce qui le restreint à se déplacer parfois en fauteuil roulant.

«Premièrement, il n’y a pas assez d’espaces de stationnement pour personnes handicapées ici, lance-t-il à la sortie de sa voiture adaptée, en compagnie de sa conjointe. Il n’y en a que deux. Vendredi dernier, il y avait minimum cinq voitures qui en auraient nécessité un. On a dû se stationner plus loin.»

Une fois entré dans la bâtisse par les portes du côté − la porte principale étant inaccessible aux fauteuils roulants −, seule une toilette d’infirmerie est disponible pour les personnes à mobilité réduite. Cette dernière, temporaire, n’est cependant pas adaptée. Le restaurant, dont l’accès est bloqué en raison de quelques marches, ajoute également au désarroi de Gaétan Bernier. «Ils devraient construire une petite rampe en bois pour rendre les marches accessibles. Ça ne coûterait pas cher», souligne M. Bernier. Le colisée Jean-Béliveau ne possède par ailleurs aucune porte électrique. «Le monde est tellement gentil ici, ce n’est pas vraiment un problème, rassure Gaétan Bernier. Mais c’est une loi depuis 2006 d’en avoir au moins une.» Difficile d’observer les matchs Pour observer le match, une plateforme surélevée est disponible pour un nombre réduit de deux ou trois fauteuils, dans un coin de la patinoire. Selon les dires de Gaétan Bernier et de sa conjointe, faute de place, ils doivent souvent s’installer sur les côtés, à la hauteur de la glace, ce qui les empêche de voir l’ensemble de la surface. L’amateur de hockey ne se plaint pas que pour lui; il souhaite que la situation s’améliore pour les gens qui voyagent de l’extérieur pour assister à des rencontres, que ce soit de calibre junior AAA ou autre, et qui ne sont pas conscients de la situation actuelle. «L’organisation du Collège Français a été très gentille de nous arranger ça [plateforme et toilette] et de mettre de la pression. Ils sont bien corrects», affirme l’ancien responsable des statistiques et de la logistique des Forestiers d’Amos, dans le midget AAA. Sa conjointe, Mona Marcotte, ne laisserait pas son mari venir seul aux rencontres, sachant qu’il pourrait avoir besoin de son aide à tout moment. «Je le sais qu’il aime le hockey et ça me fait plaisir de le suivre, parce que moi, le hockey…, mentionne-t-elle en riant. Si c’était plus accessible, ça attirerait peut-être plus de monde», ajoute-t-elle. Des investissements importants sont nécessaires La Ville de Longueuil a été appelée à commenter la situation concernant les arénas sur son territoire. «Évidemment, on tend à rendre nos arénas le plus accessibles possible pour rejoindre le plus grand nombre de population, affirme le porte-parole Louis-Pascal Cyr. Il faut savoir que rendre accessible un aréna demande des investissements importants. C’est pourquoi nous insérons les travaux qui sont nécessaires dans notre planification lors des rénovations.» Lorsque questionné sur le temps que prendront ces travaux, la Ville a précisé qu’un projet sur trois ans sera proposé dans le Programme triennal d’immobilisations (PTI) 2018-2020, qui devrait être adopté d’ici la fin de l’année. «Le colisée Jean-Béliveau, de par sa configuration, présente un défi particulier qui rend impossible, par exemple, d’installer un ascenseur pour rendre les gradins accessibles, ajoute M. Cyr. Nos équipes analysent d’autres solutions qui favoriseraient l’accessibilité qui, sous réserve des décisions du conseil municipal, risquent de faire partie de la prochaine vague des travaux.» Nouvelle alarme Au moment de l’entrevue avec Gaétan Bernier, Le Courrier du Sud a constaté la présence d’un électricien finalisant l’installation d’une lumière et d’un bouton d’avertissement sur le côté du bâtiment. «C’est un strobe avec un bouton de réinitialisation à l’intérieur, a spécifié Yannick Bédard, de Brien M Électrique. Quand une personne appuie sur le bouton à l’extérieur, la lumière flashe à l’intérieur et quelqu’un peut lui ouvrir la porte.» M. Bernier a accueilli avec enthousiasme la venue de cette nouvelle installation. «C’est un bon système, mais il va falloir qu’ils posent une pancarte dehors pour indiquer aux gens de passer par là. La Ville pourrait faire mieux et ne pas attendre trois ans, comme mentionné.» Questionnée à cet sujet, la Ville a affirmé être présentement à l’étude afin d’évaluer si un affichage particulier est nécessaire pour cette récente mesure. En date du 10 novembre, soit plus de deux semaines après l’entrevue initiale, M. Bernier a affirmé avoir utilisé l’alarme deux semaines d’affilée. Chaque fois, personne dans le Colisée ne lui a répondu et sa conjointe a dû ouvrir la porte elle-même de l’intérieur, en passant par l’entrée principale. Arénas et centres sportifs de Longueuil Cynthia-Coull: Accessible aux personnes à mobilité réduite Jacques-Cartier: Accessible aux personnes à mobilité réduite Émile-Butch-Bouchard: En voie d’être accessible et accueillera bientôt un ascenseur pour les gradins Colisée Jean-Béliveau: Non accessible Olympia: Non accessible Rosanne-Laflamme: Non accessible