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Patrice Bernier intronisé au Temple de la renommée du soccer québécois

le mercredi 29 novembre 2017
Modifié à 10 h 17 min le 29 novembre 2017
Treize ans après son père Jean et tout juste un mois après son dernier match avec l’Impact de Montréal, Patrice Bernier fait maintenant partie des 54 membres du Temple de la renommée du soccer québécois. Sa consécration a eu lieu au Gala de la mi-temps de la Fédération de soccer du Québec à Laval samedi. On lui a fait l'honneur de déroger à la politique d'attendre cinq ans après la retraite d'un joueur pour son accession dans ce groupe sélect. La première heure du gala lui a été consacrée. Plusieurs dignitaires lui ont rendu hommage, dont son père qui, flanqué de sa mère Gladys, a enchaîné les anecdotes sur fiston. L'hyperactif doué déchiré entre le hockey et le soccer «Patrice était l'attachant petit tannant hyperactif, dont Gladys a commencé à faire pratiquer ses dribbles de soccer dans le sous-sol dès l'âge de 3 ans, a raconté Jean Bernier. Mais il était aussi doué pour le hockey. À sa première présence sur la patinoire de l'aréna Michel-Normandin, il a fait damner la monitrice, incapable de le rejoindre sur la glace.» À l'adolescence, Patrice était tiraillé entre le hockey et le soccer élite. M. Bernier a raconté les décisions difficiles de le laisser quitter le Collège Français pour le midget AAA à Magog et de l'accompagner pour le camp d'entrainement des Foreurs de Val d'Or, l'équipe avec laquelle il voulait le moins jouer mais qui l'avait repêché. «En route, nous nous étions arrêté à un restaurant McDonald’s, mais Patrice ne voulait pas manger pour être faible au début du camp!» Sous les rires, Jean a ajouté que Patrice était rapidement devenu le meilleur défenseur des Foreurs, tout en menant une carrière parallèle en soccer pendant laquelle il a été membre des équipes nationales U17 et U20. «Autant Patrice ne voulait pas jouer avec les Foreurs, autant il ne voulait plus les quitter quand il a été échangé à Sherbrooke», a raconté son père. Cette transaction a été décisive dans le choix du soccer pour Patrice. Une autre décision difficile pour ses parents: le laisser quitter l'Université de Syracuse pour joindre les rangs de l'Impact en 2000, ce qui l'a mené à sa grande carrière de 18 ans en Europe, de 2003 à 2011, et en Major League Soccer (MLS) de 2012 à 2017. Fier de laisser sa trace Patrice Bernier a finalement pris la parole, remerciant surtout les parents de tous les joueurs, qui sont à la base de leurs succès; sa conjointe Marisa, qui a tenu le fort familial; la famille Saputo, qui lui a permis de vivre une belle fin de carrière chez lui; et la Fédération de soccer, dont les bâtisseurs ont permis à plusieurs joueur locaux d'émerger. En entrevue à la suite du Gala, Patrice Bernier confiait que la boucle était bouclée pour lui avec cet hommage. «C'est spécial et très gratifiant qu'on m'ait fait cet hommage si tôt après ma retraite. Depuis 30 jours, ça n'a pas arrêté. Je prendrai ensuite des vacances, pour prendre un peu de recul face à tout ça.» Bernier est l'avant-dernier joueur d'une incroyable confrérie locale du FC Sélect Rive-Sud ayant joué chez les professionnels à se retirer. Patrick Diotte, Patrice Leduc, Gabriel Gervais et Félix Brillant ont accroché leurs crampons avant lui. Le seul encore actif est le Brossardois Olivier Occéan. «Ce fut une belle aventure, a résumé Bernier. Je ne sais pas si ça arrivera encore, mais les choses vont tellement vite. À mes débuts amateurs, où le soccer était négligé et où nous manquions de terrains, mon père travaillait fort à faire avancer les choses. Puis, à mes débuts avec l'Impact, au centre Claude-Robillard, je n'avais pas imaginé jouer dans un stade dédié au soccer, avec un joueur planétaire comme Didier Drogba, dans une ligue aussi forte. Les choses avancent. Je suis content d'apporter ma contribution et de laisser un trace à ceux qui continuent», a-t-il conclu.