Justice
Faits divers

Photos de femme battue: Simon Chrétien-Laplante acquitté et exonéré

le jeudi 03 novembre 2016
Modifié à 0 h 00 min le 03 novembre 2016

JUSTICE. Accusé d'avoir battu deux femmes après que l'une d'elles ait affiché des photos de ses blessures sur Facebook, Simon Chrétien-Laplante a été exonéré de tout blâme, le 31 octobre. Il faisait notamment face à des accusations de voies de fait armées, menaces et voies de fait causant des lésions corporelles.

Selon la version des faits retenue par la juge Anne Marie Jacques, le 17 juin 2015, Brenda Smith et sa sœur Cynthia sont entrées par effraction chez Simon Chrétien-Laplante, après un échange de messages textes insultants. Elles ont refusé de partir et une altercation s'en est suivie.

Le lendemain, Brenda Smith a piraté le compte Facebook de M. Chrétien-Laplante pour y afficher des photos de ses blessures. Les images étaient accompagnées de la phrase «J'aime les femmes qui m'obéissent».

Or, selon la preuve retenue par la juge, M. Chrétien-Laplante n'avait absolument rien à se reprocher dans cette affaire. Il avait le droit d'utiliser une force raisonnable pour faire sortir Brenda Smith de son appartement, et les blessures subies par cette dernière sont dues à sa volonté démontrée d'user de violence pour y rester.

Tourbillon médiatique

L’histoire de Simon Chrétien-Laplante avait engendré un tourbillon médiatique. L'homme avait été arrêté le soir même de la publication des photos sur son compte Facebook et fait la une du Journal de Montréal le lendemain. L'histoire avait également été diffusée plusieurs autres médias, dont Le Courrier du Sud.

Désormais libre, l’homme souligne que les policiers étaient intervenus lors de l'altercation mais n'avaient pas jugé nécessaire de l'arrêter. Ce n'est qu'après la médiatisation de l'affaire que des accusations ont été portées contre lui.

Perte de liberté

Dès le début des procédures judiciaires, la Couronne s'est opposée à la remise en liberté de Simon Chrétien-Laplante, entre autres à cause de ses antécédents criminels. Il est donc resté en prison, puis en thérapie fermée, jusqu'à lundi dernier. L'homme digère très mal cette perte de liberté.

«Je ne peux pas concevoir qu'on peut faire disparaître quelqu'un pendant un an pour des ouï-dire, déplore-t-il, en entrevue au Courrier du Sud. Si je n'avais pas trouvé une thérapie, on m'aurait fait rester en prison jusqu'à mon procès.»

M. Chrétien-Laplante affirme avoir été battu par des codétenus pendant son incarcération, subissant des coupures au visage. Il dit également avoir perdu tous ses biens dans cette affaire, faute de pouvoir les entreposer.

Il a de plus déménagé dans la MRC de Vaudreuil-Soulanges pour éviter les regards. «C'est pour avoir la paix. En quittant la ville, j'évite les problèmes», affirme-t-il.

Jamais accusées

Brenda et Cynthia Smith n'ont jamais été accusées dans cette affaire. Brenda a toutefois été arrêtée pour d'autres gestes et un nouveau mandat d'arrestation a été émis contre elle le 13 octobre pour un manquement à ses conditions de libération. Elle était d'ailleurs détenue pendant qu'elle témoignait contre son «agresseur».

Simon Chrétien-Laplante songe à déposer une plainte criminelle et intenter une poursuite civile contre les deux sœurs.

Manque de suivi des médias?

Simon Chrétien-Laplante a une dent contre certains médias. Alors que son arrestation a fait le tour du Québec, personne n'a parlé de son acquittement.

«Les médias ont fabriqué un monstre, mais ils n'ont pas parlé de la conclusion de l'affaire. Quand j'ai gagné, ils sont partis. Ils étaient pourtant là, dans la salle!» déplore-t-il, en entrevue au Courrier du Sud.

Sur les moteurs de recherche tels que Google ou Bing, on retrouve plusieurs articles sur l’arrestation et la comparution de Simon Chrétien-Laplante mais, en effet, rien sur son acquittement.