Société
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Pourquoi le père Noël ne passera (peut-être) bientôt plus…

le mercredi 23 décembre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 23 décembre 2015

Même si la neige tarde à arriver, Noël arrive à grands pas… mais peut-être pas le père Noël. Pourquoi? Pour des raisons d’ordre médical, écologique, économique et social. Attachez vos tuques, ça va brasser!

AVERTISSEMENT : La lecture de cet article peut causer une dépression grave aux gens qui tirent leur vitalité de la magie de Noël. Nous préférons vous en avertir.

Problèmes de santé

Avec son gabarit, le père Noël, un homme plutôt ventripotent, souffre probablement d’obésité de classe II. Ajoutez à cela un âge avancé et des artères affaiblies par de fréquents passages dans des cheminées mal nettoyées, et vous avez là un risque quatre fois plus élevé que la moyenne de mourir d’un accident cardiovasculaire. Cela nécessiterait un suivi médical serré. «Pour aider saint Nicolas à adopter une diète plus saine, nous devrions arrêter de lui donner le traditionnel biscuit accompagné d’un verre de lait et lui offrir plutôt le même régime qu’à ses rennes : une carotte et un bâton de céleri», suggérait il y a quelques années le chercheur en médecine publique Nathan Grills, dans le British Medical Journal.

Recrutement des rennes

Le Québec comptait l’année dernière 479 750 enfants de moins de 8 ans (ceux qui croient encore au père Noël) de religion chrétienne. Sachant que la moyenne mondiale de cadeaux offerts à Noël est de 5,5 cadeaux par personne et que le poids moyen d’un présent est de 1,4 kg, ça fait quand même 3,7 millions de kilos de cadeaux à transporter, rien que pour le Québec! Pas facile de recruter des rennes avec un tel argument. D’autant plus que la population des deux principaux troupeaux de caribous de la toundra a diminué de 54 % entre 2001 et 2011, selon les données du ministère de la Faune. On prédit donc que le père Noël ne tardera pas à avoir de sérieux soucis de recrutement. Et on ne parle même pas de la pollution : selon des chercheurs de l’Université technique de Norvège, un renne émet une centaine de kilos de méthane par an en rotant et en pétant, un bilan peu reluisant en ces temps de rectitude climatique. Le père Noël a-t-il soumis un plan de réduction des GES à la conférence de Paris sur le climat? No!-No!-No!!

Recevoir les commandes

Chaque année, Postes Canada reçoit près d’un million de lettres adressées au père Noël. La société de la Couronne est capable de décrypter les commandes de nos chérubins dans près de 30 langues, grâce à ses anciens employés bénévoles. Ce n’est donc pas là que le bât blesse. C’est plutôt dans la livraison du courrier destiné au père Noël. C’est que, voyez-vous, Postes Canada ne veut plus livrer le courrier à domicile, sauf dans les grands centres urbains. On en conclut que le père Noël devra aller chercher son courrier dans une case postale à la base militaire d’Alert, qui se trouve à… 817 km du pôle Nord. Imaginez un peu la perte de temps chaque jour!

Manque de main-d’œuvre

Le père Noël a du souci à se faire : les personnes de petite taille sont tannées d’être associées aux lutins, hobbits et autres nains du monde fantastique. «Les gens ont ces images en tête en nous voyant, ce qui, forcément, affecte la perception qu’ils ont de nous. Combien de fois des passants se permettent-ils de toucher des personnes de petite taille avec leur billet de loterie, croyant dur comme fer que ça leur portera chance?» souligne Karine Villeneuve, directrice de l’Association québécoise des personnes de petite taille. Son association a publié il y a un mois une lettre ouverte dans La Presse pour déplorer ce phénomène. «Les gens ne comprennent pas le sérieux de notre condition médicale et les douleurs qui y sont souvent associées. On aimerait aussi exister aux yeux des autres en tant qu’individus et pas juste en tant que personnes de petite taille», ajoute-t-elle. Métro suggère donc au père Noël d’envisager rapidement l’automatisation de sa chaîne de production.