Opinion
Tribune libre

Où sera Longueuil dans 4 ans?

le mercredi 29 novembre 2017
Modifié à 5 h 58 min le 29 novembre 2017

Comme simple citoyen, je prends rarement la plume, mais face aux résultats des dernières élections à la Ville de Longueuil, je m’interroge: «Où sera Longueuil dans quatre ans?» Il est d’abord regrettable de lire dans les médias les commentaires de la nouvelle mairesse Sylvie Parent. «Ce soir, la population m’a donné le mandat de continuer le travail amorcé il y a huit ans.» Bien plus, dans un article du Journal de Montréal, elle soulignait que «sa victoire est signe que la population a reconnu son expérience et le bilan de sa formation politique». Heu…pardon?!? Je ne crois pas que la nouvelle mairesse fasse une lecture juste de ce vote étonnant des citoyens de Longueuil le 5 novembre. D’abord, avec un vote aussi serré, il n’y a pas lieu de crier «Victoire!» trop fort, bien au contraire. Josée Latendresse, sortie de nulle part et inconnue voilà quelques mois, a fondé un nouveau parti, fait élire neuf conseillers et réussi à se hisser à 118 voix de la tête. Tout ça, contre son adversaire bien connue qui était la «dauphine» de Caroline St-Hilaire et qui n’a réussi à faire élire que cinq conseillers. Avec un microscopique 0,2% d’avance, je n’ose m’imaginer quel aurait été le résultat si la lutte s’était faite, comme à Montréal, à seulement deux candidates. Si Mme Parent a gagné avec 42,7% des suffrages, il y a tout de même 57,3% des Longueuillois qui ne semblaient pas vouloir du mandat de «continuité» légué par l’ancienne mairesse. Ainsi, je ne suis pas certain que la population ait reconnu sans équivoque l’expérience de Mme Parent et le bilan de sa formation politique. Pourquoi dire tout cela ? Parce qu’avec de telles affirmations faites dans les médias, il y a un ton directif de la part de la nouvelle mairesse qui ne rejoint pas l’essence de ce que la population a manifesté par ce vote et qui n’aidera sûrement pas à rallier les différents partis à l’hôtel de ville. Si ce genre de propos étaient véhiculés dans les assemblées du conseil, on peut comprendre que la moitié des conseillers aient fait volte-face. Un profond malaise bien plus qu’une chicane de famille! Pour ma part, il m’apparaît évident que les réunions du conseil risquent d’être l’objet de prises de bec stériles pour les quatre prochaines années. En effet, la mairesse élue de justesse et ses cinq conseillers risquent fort d’accuser les douze conseillers de l’opposition de ne pas collaborer. C’est bien beau de se montrer humble, de tendre la main et d’inviter les autres partis à se rallier pour être politically correct. Cependant, avec grand respect, souhaitons que le discours de la mairesse ne soit pas le reflet partisan de sa formation et que les projets reflètent bien l’image de ce que la majorité a manifesté par le vote. Comme par exemple, peut-être moins de tours à condos et plus d’aménagements socio urbains. Moins de tours à bureaux plus d’artères/rues très achalandées, qui sont remplies de trous depuis des années, enfin restaurées. Une administration accueillante et près de ses citoyens. J’espère que ma ville ne souffrira pas trop de cette situation que je juge vraiment déplorable. Notre démocratie actuelle par vote, dont certains réclament des ajustements depuis longtemps – comme un deuxième tour, par exemple – offre parfois des situations drôlement étonnantes! François Cantin