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Un petit meuble né de l’art nouveau

le dimanche 20 décembre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 20 décembre 2015

Dans un gîte touristique de Québec, on découvre immédiatement en entrant ce petit meuble centenaire qui fut conçu à l’origine dans le but d’y présenter de petites figurines, des minuscules œuvres de verre, de céramique et d’ivoire.

Sa nouvelle vocation, celle de présentoir à dépliants touristiques, en fait un meuble utilitaire se mariant merveilleusement bien avec le reste du mobilier sorti tout droit de cette période si importante de notre histoire du meuble, soit ces années entre 1850 et 1920.

Le style Art nouveau inspira nos ébénistes pendant une très courte période (de 1890 à 1915), son ascension de même que sa chute s’opérant très rapidement. Cette nouvelle façon d’intégrer les formes végétales et florales avec une petite touche japonaise suit la tendance déjà observée en Europe, par exemple certaines bouches du métro parisien conçues par Hector Guimard.

Ouvrages

Avec des débuts modestes dans l’élaboration des différentes formes qu’on donna aux pièces de bois, ce style a connu un emballement rapide, précisément à peine quelques mois après l’Exposition universelle de Paris en 1900. Un auteur de nombreux ouvrages concernant les antiquités, Jean Bedel, a conclu que les étonnantes floraisons de l’art nouveau finissent par se faner dans l’excès des foisonnements.

La toute nouvelle légèreté qu’on chercha à insuffler au mobilier (et à l’architecture) devint donc une surcharge provoquant l’effet contraire. Quand trop, c’est trop.

Légèreté

Le petit meuble de cette semaine nous laisse bien voir tout le mouvement de légèreté intégré dans les pièces de bois. En effet, toutes les parties de ce meuble sont composées de courbes: les trois miroirs, les montants, les pattes galbées et même les petites pièces qui retiennent les tablettes aux montants de la façade.

Ce petit meuble industriel, de conception québécoise, jadis offert dans les grands magasins comme la compagnie Paquet de Québec, constitue certainement une pièce bien appréciée par tous ces nouveaux bourgeois de la révolution industrielle, de plus en plus présents dans les grands centres nord-américains.

Les amateurs de bibliothèques anciennes et de curios d’une autre époque préfèrent les meubles comprenant des espaces fermés, de portes pleines ou vitrées. Celui de notre chronique constitue une pièce qu’il faut épousseter souvent, un important désavantage pour les propriétaires qui reçoivent beaucoup de monde à la maison.

Valeur

Sa valeur marchande tournant autour de 400$, ce meuble aura l’avantage de sa légèreté pour qui déménage régulièrement. Les petites pièces de collection, comme les figurines allemandes ou espagnoles, y trouvent un présentoir bien élégant, que ces objets soient anciens ou récents.

Décidément, les meubles qui servent encore après cent ans auront toujours la cote chez les amateurs d’antiquités. Ils trouveront facilement preneur lors d’une vente aux enchères ou dans la vitrine d’un antiquaire pour qui sait apprécier le style Art nouveau.