Société
Art de vivre

Une histoire de plagiat bien trop prévisible

le mardi 03 novembre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 03 novembre 2015
Par Pascal Cloutier

pascal_cloutier@gravitemedia.com

Incursion française cette semaine. Deux films nous provenant de l’Hexagone sont disponibles le même jour pour location. Chacun d’eux raconte l’histoire d’hommes qui jouent des rôles. D'abord, il y a Pierre Niney qui devient écrivain par la plume d’un autre.

Un homme idéal

Étoiles: 2 ½

Chose certaine, cette histoire de jeune écrivain qui ne réussit pas jusqu’au jour où il tombe sur le manuscrit d’un homme qui vient de décéder ne laissait présager rien de bien surprenant. Par chance, le film profite du décor, un château au bord de la mer qui offre de très jolies images.

Mathieu Vasseur (Niney), écrit à temps à perdu alors qu’il travaille pour une compagnie de déménagement. Son premier manuscrit ne trouve pas preneur auprès des éditeurs et le jeune homme frustre de ne pas trouver la manière pour que son travail soit publié et reconnu. Un jour, Mathieu tombe sur un bouquin où sont consignées les mémoires d’un ancien combattant de la guerre d’Algérie.

Copiant littéralement le texte qu’il a trouvé chez ce vieux soldat maintenant décédé, Mathieu s’inspire des plus grands écrivains pour se composer un personnage plus profond que le déménageur qu’il est.

Pour s’assurer de donner l’impression de connaître le sujet de son livre, Mathieu apprend par cœur les grands événements de la guerre d’Algérie. Au milieu de cette grande mascarade, il tombera follement amoureux d’une fille qu’il a autrefois croisée au cours de son travail de déménageur.

Inaccessible à l’époque, il tente sa chance alors qu’on encense son ouvrage partout à Paris. Trois ans plus tard, connu et confortable dans une vie plus fortunée, le garçon visitera sa belle-famille ne sachant pas qu’un concours de circonstances menace de mettre au grand jour son stratagème. Endetté et en court d’inspiration, il renouera avec l’échec, et ce, de façon brutale.

L’escalade de toute cette histoire s’inspire des pires clichés et certaines scènes sont carrément improbables. Des visions et cauchemars mal exploités viennent ajouter au scénario plutôt mauvais. Une production assez banale de 97 minutes, prévisible et qui traite et démontre elle-même que le plagiat n’est pas la plus belle chose du monde, loin de là.

Une nouvelle amie

Étoiles: 2 ½

François Ozon a une réputation enviable. Ce qu’il offre à son public traite souvent de relations tendues à l’extrême et qui souvent se soldent dans le drame ou dans l’acceptation des aléas de la vie.

Une nouvelle amie exploite les secrets qu’on garde jalousement. Des secrets que même notre entourage ne connaît pas et qui nous suivent dans la mort. Mais avec le temps, tout se dévoile et tout se complique, faut-il aussi retenir.

C’est ce qui arrive à David (Romain Duris) alors que, tout juste devenu veuf, la meilleure amie de sa femme, Claire (Anaïs Demoustier), le surprend donnant le biberon habillé en femme. Explorant ce qui pousse cet homme à se travestir ainsi, examinant aussi combien cela chavire Claire, la caméra d’Ozon et ses capacités de raconteur nous désarçonnent encore une fois. Comédie, drame, comédie dramatique? On ne sait plus trop.

Le dénouement du scénario est tout à fait risible et certaines scènes sont malaisantes. Alambiquée, la trame exagère sur les recoupements et ça devient un peu trop facile pour une mise en situation aussi particulière.

Comptant sur une vingtaine de minutes de trop, le film d’Ozon n’est pas son plus réussi. Duris est bon acteur, mais aussi drôles sont ses éclats de rire, aussi pathétiques sont certains de ses agissements à trop vouloir être femme.

Maladroit parce que confronté à une véritable remise en question qui change sa vie au grand complet, on en vient à avoir pitié. La situation n’a rien de facile et le traitement qu’en fait Ozon n’est pas aussi franc que nous l’aurions espéré.