Justice

15 mois de prison pour une préposée d’aide à domicile

le mercredi 30 mai 2018
Modifié à 16 h 50 min le 30 mai 2018
Fraude d’une personne âgée JUSTICE. Reconnue coupable d’avoir subtilisé une importante somme d’argent à une personne âgée dont elle avait la garde, Nancy O’Donoughue a été condamnée à 15 mois de prison, ce matin, au palais de justice de Longueuil. Entre le 25 mai et le 22 juillet 2015, la femme de 36 ans a fraudé pour près de 36 000$ à une femme âgée dont elle s’occupait alors qu’elle était préposée d’aide à domicile pour la compagnie COOP Rive-Sud. Au cours de cette période, l’accusée a eu quatre rencontres au domicile de la victime, alors âgée de 82 ans. Nancy O’Donoughue a profité de ces visites pour lui voler une importante somme d’argent en utilisant différents stratagèmes frauduleux. L’accusée a notamment utilisé à de nombreuses reprises une carte de débit dérobée à sa victime et a ainsi réussi à mettre la main sur environ 36 000$. Selon ce qui a été rapporté en cour, cette somme représentait alors environ la moitié des économies de la victime. O’Donoughue a profité des fruits de son crime pour effectuer divers achats, dont un téléviseur, un lecteur DVD, des bijoux, du matériel de camping ainsi que la location d’une voiture Mercedes C250. Le tout évalué à près de 18 000$. Les enquêteurs ont également retrouvé 4000$ en argent liquide à l’intérieur d’un coffret de sécurité appartenant à une institution financière, à son nom. La fraudeuse a été arrêtée le 10 septembre 2015. Elle a été identifiée grâce aux caméras de surveillance placées dans des guichets automatiques dont elle s’est servie pour faire ses retraits. O’Donoughue ne possédait aucun antécédent judiciaire. Personne vulnérable Le 20 novembre 2017, la résidente de Longueuil avait plaidé coupable à des accusations de fraude. Avant de changer son fusil d’épaule l’accusée prétendait n’avoir jamais fraudé la victime, prétextant que la dame, âgée et sans enfant, lui aurait remis volontairement cet argent afin, dit-elle, de «se gâter». La politique de l’entreprise pour laquelle elle travaillait stipule néanmoins que ses employés ne peuvent recevoir de cadeau, don ou pourboire et qu’il leur est strictement interdit d’effectuer des transactions pour le compte de leur clientèle. Nancy O’Donoughue n’est plus à l’emploi de COOP Rive-Sud depuis août 2015. Dédommagement À sa sortie de prison, O’Donoughue sera sous le coup d’une probation de deux ans durant laquelle il lui sera notamment interdit d’occuper un emploi qui la mettrait en position d’autorité vis-à-vis des personnes vulnérables. Elle devra également rembourser la somme de 28 879$ à la victime, soit l’équivalent du montant qui n’a pas pu être lui restitué, en plus d’une amende compensatoire. O’Donoughue devra rembourser cette somme dans les trois ans suivant sa sortie de prison, d’un minimum de 10 000$ par année. L’accusée pourrait être renvoyée derrière les barreaux si elle devait ne pas se conformer à ces conditions. Lors de l’énoncé de la sentence, la juge Marie-Maude Greffe a déclaré que les crimes reprochés à l’accusée sont particulièrement condamnables puisqu’ils ont été posés contre une personne âgée vulnérable dont elle avait, de surcroît, la responsabilité. La victime est décédée en avril. Le montant qui devait lui être restitué sera donc versé à sa succession.