Opinion

350e anniversaire du régiment de Carignan-Salières

le jeudi 25 juin 2015
Modifié à 0 h 00 min le 25 juin 2015

Parti de La Rochelle, le premier contingent de soldats du régiment de Carignan-Salières a accosté à Québec le 19 juin 1665, il y a 350 ans. De juin à septembre 1665, ce sont 1300 soldats et officiers qui sont arrivés en Nouvelle-France afin de contrer la menace iroquoise.

Avant même la fondation de Québec, soit en 1603, une délégation diplomatique de France, dont faisait partie Champlain, avait fait alliance avec les peuples algonquiens à Tadoussac. Ces Amérindiens avaient consenti à ce que les Français viennent peupler leurs terres, à la condition qu’ils les aident à combattre leurs ennemis Iroquois. Ce que Champlain fit en 1609, après la fondation de Québec.

Agacés par la fondation de Montréal (1642) et de Trois-Rivières (1634), les Iroquois menaient des attaques sur les rives du Saint-Laurent, tuant des colons. En 1661, les autorités de la Nouvelle-France ont confié à Pierre Boucher la mission d’aller demander au Roi de France, l’envoi de renforts militaires. Il obtint la venue du régiment de Carignan-Salières.

De La Rochelle à Longueuil

Dès leur arrivée à l’été 1665, une bonne partie des soldats de Carignan-Salières ont été envoyés dans la vallée du Richelieu. Cette rivière – alors appelée rivière aux Iroquois – était la voie empruntée par les Iroquois pour venir attaquer nos établissements.

Les soldats y ont construit cinq forts: le fort Saint-Louis (Chambly), puis les forts de Richelieu (Sorel), Sainte-Thérèse (Carignan), Sainte-Anne (île La Mothe au Vermont) et celui de Saint-Jean-sur-Richelieu.

Afin que les troupes puissent rallier Montréal directement, ils ont aussi construit un chemin à partir du fort de Chambly, le chemin de Chambly, qui traverse tout Longueuil et rejoint le fleuve.

Deux attaques au sud

En 1666 et 1667, les soldats de Carignan-Salières, accompagnés de volontaires et d’Amérindiens alliés, ont conduit deux attaques contre les Iroquois au sud du lac Champlain. Cela a mené à la signature de traités de paix qui ont permis à la Nouvelle-France de survivre et de croître.

En 1668, la majorité des soldats ont été rappelés en France. Entre 1665 et 1668, plus de 200 soldats sont morts. Néanmoins, près de 400 soldats se sont installés ici; 285 s’y sont mariés. Plus de la moitié ont épousé des Filles du Roy (M.Langlois, M.Fournier, Le régiment de C.S, 2014).

Une bonne partie des Québécois compte au moins un ancêtre qui était soldat de ce régiment. Ils ont donné leurs noms à 23 municipalités (Chambly, Sorel, Tracy, Carignan, Varennes, Verchères…).

De La Rochelle à Longueuil…

La Ville de La Rochelle a mis à profit la tenue du Congrès commun des Associations France-Québec et Québec-France pour souligner, le 15 mai, le 350e anniversaire du départ du régiment de Carignan-Salières.

La première photo montre une partie de la cérémonie tenue devant l’Église du St-Sauveur. La ville de La Rochelle a aussi préparé un parcours nommé Les Chemins du Québec, qui souligne une vingtaine de lieux rappelant les liens entre La Rochelle et le Québec. Deux membres de la famille Lemoyne, fondatrice de Longueuil, sont liés à la région de La Rochelle. Pierre Lemoyne d’Iberville a logé sa famille au Château d’Ardillères entre 1701 et 1706. Son frère Joseph Lemoyne de Sérigny a été gouverneur de la ville de Rochefort de 1723 à 1734, après avoir été gouverneur de la Louisiane.

La seconde photo montre la plaque commémorant la construction en 1665 du chemin de Chambly par le régiment de Carignan-Salières. Cette plaque est située devant le 7500, chemin de Chambly à Longueuil.

Une série d’activités (conférences, exposition…) marque le 350e anniversaire de la venue du régiment de Carignan-Salières

Rens.: www.chateauramezay.qc.ca/fr/activites-et-education/activites-et-animation/programmation350cs/