Culture

5e rang : Sylvie Lussier s’adapte au genre policier

le lundi 15 avril 2019
Modifié à 17 h 01 min le 15 avril 2019
Par Vicky Girard

vgirard@gravitemedia.com

L’auteure Sylvie Lussier dit se faire plaisir en écrivant la série télé 5e rang, dont la moitié de la première saison a été diffusée sur les ondes de Radio-Canada cet hiver. Avec son acolyte et conjoint Pierre Poirier, elle aborde entre autres les sujets de la famille dans le monde agricole sur un fond d’intrigue policière, un genre auquel elle avait peu touché. L’idée de départ des auteurs a été «un fermier retrouvé sur une ferme, mangé par ses cochons». «Après, il fallait penser à comment en arriver là, à ce qui se passerait par la suite et quelles seraient les conséquences», explique la résidente de La Prairie. Plusieurs personnages se sont ajoutés au fil narratif, afin d’ajouter plus de péripéties, car les auteurs veulent «créer un feu d’artifice à chaque épisode». «On ne s’est pas facilité les choses! dit Mme Lussier en ricanant. On est partis de quatre personnages dans 4 et demi… à une vingtaine dans L’auberge [du chien noir] et là, on a un village complet!» Habituellement, le duo n’écrit pas avec une ligne directrice claire en prévoyant ce que les personnages vivront. Ils ont du s’adapter au genre policier. «Les enquêtes doivent se faire avec de la rigueur. Quand on plante des indices, il faut savoir où on s’en va», affirme Mme Lussier. Elle ajoute qu’elle aime déstabiliser le public et créer des caricatures, comme Francine, la belle-mère intransigeante, ou Sam et Jo, les mémères du village. Les auteurs voulaient créer un univers «sombre et dysfonctionnel, réaliste, mais avec une certaine liberté dans l’écriture». Sœurs Sylvie Lussier et Pierre Poirier se sont entendus dès le départ pour créer une dynamique claire à l’écran. «On voulait des femmes fortes et on a tous les deux des sœurs. Inspirés de ça, on a créé nos cinq Marie [Marie-Luce, Marie-Louise, Marie-Jeanne, Marie-Paule et Marie-Christine]. Chacune incarne une facette de la féminité et un rapport à la maternité et au pouvoir différent. Chacune porte quelque chose», confie Mme Lussier. Le lien familial permet de créer des scènes tantôt drôles, tantôt dramatiques ou touchantes «parce que les sœurs ne peuvent s’empêcher de s’aimer, peu importe ce qu’elles font et comment elles sont», indique l’auteure. [caption id="attachment_70736" align="alignnone" width="521"] Pierre Poirier, Joanne Forgues (productrice) et Sylvie Lussier sur le plateau de 5e rang (Photo: Gracieuseté)[/caption] Agriculture L’intention du duo était de sortir de Montréal pour la série. Cette dernière est tournée à Saint-Rémi et sur une ferme achetée par les producteurs à Saint-Chrysostome. Mme Lussier souhaitait aborder l’agriculture d’une façon unique. «Je voulais donner une autre image du monde agricole dans la modernité, avec les nouvelles techniques et la ferme bio», laisse-t-elle savoir. Celle qui est vétérinaire de formation avait déjà de bonnes connaissances, mais a pris le temps de rencontrer des femmes agricultrices en Montérégie. Elle a été surprise des difficultés qu’elles ont, comme «d’être prises au sérieux, encore aujourd’hui». Réactions Sylvie Lussier ne voit «que du positif» après la diffusion de la première partie de la saison 1. Elle fait fi des critiques mitigées. «Les cotes d’écoute étaient là. Même en étant diffusé le mardi quand il y a du hockey, on atteignait le million», se réjouit-elle. La Laprairienne affirme aussi que c’est la première fois qu’elle a autant de réactions des amis de ses enfants, qui sont dans la vingtaine. «Ils aiment le côté policier et plus trash», dit-elle. Il est important pour les auteurs que chaque personnage, peu importe son âge, soit crédible dans son langage et ses réactions. La deuxième partie de la saison 1, qui compte 23 épisodes, sera diffusée de septembre à décembre. Le tournage se termine présentement, tandis que la saison 2 sera diffusée en janvier et comptera 24 épisodes. Les six premiers sont écrits. «Dans le meilleur des mondes», les auteurs veulent écrire cinq saisons.