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600 frênes publics victimes de l'agrile devront être abattus

le mercredi 08 juillet 2015
Modifié à 0 h 00 min le 08 juillet 2015

Dans quelques mois, le boul. Jacques-Cartier sera méconnaissable parce que la plupart des frênes qui s'y retrouvent, infestés par l'agrile, devront être abattus. Cette année seulement, 600 des 6500 frênes du domaine public longueuillois seront ainsi coupés; 200 autres ont déjà été éliminés depuis le début de l'infestation. Et ce n'est que le début.

Puisque le frêne est très résistant en milieu urbain, il a été planté massivement dans certains secteurs de Longueuil au cours des dernières décennies, a expliqué le technicien en horticulture de la Ville de Longueuil, Gabriel Jacques, lors d'une rencontre avec les médias, à la mi-juin. Le frêne constitue entre 21 et 28% de tous les arbres publics de Longueuil.

Tout cela avant qu'un premier cas d'infestation soit détecté en 2012, dans l'arr. du Vieux-Longueuil. «Dans plusieurs secteurs, c'est une monoculture de frênes. La paysage sera donc complétement transformé à cause de l'agrile», précise Gabriel Jacques.

L'abattage des arbres malades, identifiés par un point rouge, débutera à l'automne.

Un traitement disponible

L'inventaire des arbres publics est presque complété et environ 1250 frênes peu ou pas atteints par l'agrile seront traités cet été au TreeAzin, un biopesticide préventif injecté à la base de l'arbre grâce à de grosses seringues.

Après le traitement cet été et l'abattage à l'automne, les autorités municipales devront aussi penser à replanter. «Cette partie est toujours en analyse, explique Gabriel Jacques, parce que les opérations vont dépendre de l'ampleur de l'abatage.»

Un plan de remplacement global des frênes est en cours d'élaboration.

Depuis 2013, Longueuil a investi près de 1,2 M$ dans son programme de lutte contre l'agrile.

Des parcs ravagés

L'abattage d'arbres risque fort de modifier complètement le paysage de certains parcs, comme Christ-Roy, où une vingtaine d'arbres ont été identifiés d'un point rouge, signe qu'ils seront coupés au cours de l'automne. La même chose se produira au parc Michel-Chartrand, où des dizaines d'arbres seront abattus près du chalet d'accueil.

Les parcs très achalandés, les ilots de chaleur et les zones de détérioration sociale dans les quartiers défavorisés, par exemple, sont ciblés en priorité par la Ville pour le traitement et l'abattage des frênes, puisque le paysage joue un rôle important dans la qualité de vie.

 

Et en forêt ?

Il est facile de faire l'inventaire des arbres sur une rue résidentielle. Mais qu'en est-il de la forêt?

Au parc Michel-Chartrand, par exemple, on retrouve une frênaie importante et déjà, des arbres près du chalet d'accueil ont été ciblés pour l'abattage.

Selon Gabriel Jacques, de la Ville de Longueuil, les interventions doivent se faire au cas par cas en milieu boisé.

«On essaie de l'imiter les interventions pour laisser le milieu le plus naturel possible. Mais si un frêne malade menace de tomber sur un sentier, on va le couper.»

 

Quoi faire si vous avez un frêne sur votre terrain ?

Obtenir un diagnostic de l'état de santé de l'arbre auprès d'un professionnel recommandé par la Société internationale d'Arboriculture-Québec(siaq.org).

Demander à l'expert si le traitement au TreeAzin est approprié. Si oui, faire traiter l'arbre entre le 15 juin et le 31 août. Demandez plusieurs soumissions.

Éviter d'élaguer ou d'abattre le frêne avant le 30 septembre, sauf s'il représente un danger pour la sécurité. Un permis, gratuit, est exigé.

Si le frêne est affecté, l'abattre rapidement dès le 1<+>er<+> octobre.

Se débarrasser adéquatement des résidus de frênes dans les écocentres ou auprès d'un entrepreneur qui détient une assurance responsabilité et qui déchiquète les résidus de bois.

(Source: Ville de Longueuil)

 

Qu'est-ce que l'agrile du frêne ?

L'agrile du frêne est un insecte venu d'Asie qui a été introduit en Amérique du Nord par des palettes de bois transportées par bateaux aux États-Unis, et qui a migré vers le Nord. La larve se cache sous l'écorce et se nourrit de la sève, limitant la survie du frêne, qui dépérit à partir de la cime.