Justice
Faits divers

90 jours de prison pour avoir tué un homme

le mercredi 03 juin 2015
Modifié à 0 h 00 min le 03 juin 2015
Texte du Brossard Éclair

Jean-Luc Mercier s'en tire avec une peine de 90 jours de prison, à purger les fins de semaine, après une bagarre qui a coûté la vie à un jeune de 18 ans en 2009, à Brossard.

Le 30 août 2009, M. Mercier et son coaccusé, Louie Xarhogiannis, fêtaient au Radio Lounge avec des amis. ls ne connaissaient pas la victime, Pierre-Luc Gagnon-Méthot.

Après une altercation verbale à l'intérieur du bar et une autre à l'extérieur, où M. Gagnon-Méthot a été poussé au sol par Xarhogiannis, M. Mercier a aidé le jeune homme à se relever et lui a demandé de partir. Après son refus, il lui a asséné deux coups de poing.

M. Gagnon-Méthot est tombé au sol avec un important traumatisme cranien. Il ne s'est jamais relevé.

Un «quasi-accident»

Louie Xarhogiannis a reçu une peine avec sursis pour voies de fait en septembre. Le 3 juin, c'était au tour de Jean-Luc Mercier.

La Couronne demandait 3 à 4 ans de pénitencier, alors que la défense demandait une sentence suspendue. La juge Anne-Marie Jacques a plutôt ordonné une peine de 90 jours d'emprisonnement, à purger les fins de semaine.

Au moment de prononcer la peine, la juge Anne-Marie Jacques a souligné le rapport présentenciel «exceptionnellement positif» de l'accusé. Celui-ci n'a aucun antécédent criminel et ne serait pas porté à la violence. Il a un emploi stable comme électricien et a l'appui de sa famille.

Un pathologiste a qualifié les coups jettés par M. Mercier de «pas très violents». Selon la juge Jacques, le geste serait isolé et la mort de M. Méthot-Gagnon serait presque un accident.

«Le juge jouit d'une large discrétion dans les cas d'homicide involontaire. Le cas présent ressemble beaucoup plus à un quasi-accident qu'à un quasi-meurtre», a-t-elle souligné.

La juge a ajouté que la réhabilitation de M. Mercier était pratiquement complétée, et qu'une peine plus sévère n'y ajouterait rien.

«Je m'en tirerai peut-être»

Peu après l'incident, M. Mercier a publié un commentaire sur Facebook qui jettais un certain doute sur ses regrets. Il a écrit, en anglais, I might just get away with this one («Je m'en tirerai peut-être»).

Selon la juge Jacques, le commentaire a été fait avant la mort de la victime, alors que M. Mercier croyais que celui-ci s'était relevé des coups. Elle estime que les regrets de l'accusé sont sincères.

M. Mercier devra respecter une probation de trois ans. Il devra aussi effectuer 240 heures de travaux communautaires et il lui sera interdit à vie de posséder une arme.

L'accusé n'a pas souhaité commenter la peine. La mère de la victime avait signalé qu'elle serait en cour le 3 juin, mais elle s'est ravisée. Elle se sentait incapable de faire face à M. Mercier.