Abraham Toro est percutant depuis son arrivée à Seattle

Lorsque Abraham Toro a appris qu’il était échangé des Astros de Houston aux Mariners de Seattle, il n’a pas eu à voyager bien loin pour rencontrer ses nouveaux coéquipiers. Le joueur de baseball originaire de Greenfield Park a simplement changé de vestiaire, alors que les deux équipes étaient en plein milieu d’une série de trois matchs. Il n’a pas perdu de temps à les impressionner non plus, lui qui connaît la meilleure séquence offensive de sa carrière depuis son échange.

Le 27 juillet, l’athlète de 24 ans disait au revoir à l’équipe qui l’avait repêché cinq ans auparavant. Il ne s’attendait pas à être échangé, mais était tout de même content de son sort.

«Quand j’ai été avisé de l’échange, sur le coup, j’ai été un peu sur le choc, admet Abraham Toro au téléphone. Mais je l’ai bien pris, je connaissais déjà quelques gars à Seattle et j’ai rapidement senti que l’organisation avait confiance en moi.»

Le soir même, il s’est présenté comme frappeur suppléant en neuvième manche et a envoyé l’offrande de son ancien coéquipier, l’excellent releveur Ryan Pressly, dans les estrades du champ droit de son nouveau domicile. Ce premier coup de circuit était en quelque sorte prémonitoire d’une séquence magistrale à l’attaque pour le seul Québécois dans la Ligue majeure de baseball (MLB).

Depuis qu’il a enfilé l’uniforme des Mariners, il présente la deuxième meilleure moyenne au bâton (,386) et la deuxième meilleure moyenne de présence (,460) sur les buts de la Ligue américaine, a obtenu plus de buts sur balles (5) que de retraits au bâton (4), en plus de trois circuits, sept points produits et un but volé.

Un échantillon mince, mais prometteur pour celui qui croit que cette séquence est le fruit de son travail.

«Ç’a juste cliqué ici avec mon élan, estime-t-il. J’ai continué de travailler sur le côté technique, de prendre ce que le lanceur me donnait plutôt que de toujours essayer le circuit ou le double.»

Nouveau rôle au bâton et en défensive

En plus de se familiariser avec une nouvelle équipe, Abraham Toro s’est vu donner un rôle différent autant à l’attaque qu’en défensive.

Il accueille d’ailleurs avec enthousiasme son nouveau rôle au bâton, alors que le frappeur ambidextre a été est placé majoritairement au 5e rang de l’ordre des frappeurs, effectuant même deux sorties au 1er rang. Avec les Astros, il était la plupart du temps au 7e rang.

«J’aime beaucoup frapper dans les premiers, poursuit-il. De me placer au 5e et au 1er rang me montre qu’ils ont vraiment confiance en moi. Ils me laissent jouer, me disent d’être moi-même et n’essaient pas trop de me corriger.»

S’il a joué la majorité de sa carrière au troisième but, il a dû apprivoiser une nouvelle position à Seattle, le deuxième but.

«J’ai été un peu pris par surprise lorsqu’ils m’ont annoncé que j’allais jouer au deuxième, révèle-t-il. Mais je commence vraiment à être à l’aise et tous les jours, l’équipe m’aide à m’adapter. Je dirais que pour l’instant, ça se passe bien.»

Un jeune noyau

Partir de Houston aurait pu être difficile à accepter pour Abraham Toro, alors que l’équipe se battait pour le premier rang de la division et avait de sérieuses prétentions sur le titre. Il voit plutôt avec optimisme la jeunesse dans sa nouvelle équipe, qui tente en ce moment d’accéder aux dernières places pour les séries.

«C’est une équipe qui pourrait vraiment surprendre très prochainement, affirme-t-il. Déjà là, on se bat pour une place. Il y a beaucoup de jeunes avec beaucoup de talent et tu vois que les gars se donnent à fond.»

Il garde tout de même d’excellents souvenirs des Astros, étant reconnaissant de la chance qu'ils lui ont donnée.

«J’ai vraiment aimé mon temps là-bas, affirme le joueur québécois. Ce sont eux qui m’ont repêché, qui m’ont vu grandir et devenir un meilleur joueur. Tous les gars après l’échange étaient heureux pour moi et m’ont dit que j’allais avoir une chance de jouer tous les jours.»

Abraham Toro espère maintenant que sa bonne séquence se poursuivra. En attendant, son prochain défi ne sera pas sur le terrain, mais dans sa vie quotidienne, alors qu’il devrait s’installer pour de bon dans son nouvel appartement d’ici la fin du mois d’août.