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Saint-Lambert vote contre le budget 2022 de l’agglomération de Longueuil

le mardi 28 décembre 2021
Modifié à 17 h 04 min le 03 janvier 2022
Par Michel Hersir

mhersir@gravitemedia.com

Bien qu’elle se soit positionnée contre le budget de l’agglomération, Pascale Mongrain a assuré de vouloir travailler dans le respect pour la prochaine année. (Photo : Le Courrier du Sud – Denis Germain)

Le budget 2022 de l’agglomération de Longueuil, adopté le 23 décembre, n’a pas obtenu l’unanimité. En effet, la mairesse de Saint-Lambert Pascale Mongrain a voté contre l’enveloppe de 407,6 M$, en respect de la position adoptée par son conseil municipal le 20 décembre dernier.

«C'est vraiment parce que notre ville est en train de crever qu'on sent le besoin d'exprimer les opinions qu'on exprime», a insisté Mme Mongrain lors de la séance du conseil d’agglomération du 23 décembre.

Seule Saint-Lambert a voté contre le budget, tandis que les quatre autres municipalités, Longueuil, Brossard, Boucherville et Saint-Bruno-de-Montarville, l’ont approuvé.

Le montant du budget comprend une hausse d’environ 19M$ par rapport à l’année précédente. Des dépenses supplémentaires sont notamment prévues pour l’instauration des policiers RÉSO, pour la réalisation de projets d’infrastructures et pour l’indexation des salaires. C’est la sécurité publique qui prend la plus grande part du budget, alors qu’elle représente 41% des dépenses.

Lettre à la mairesse de Longueuil

Pascale Mongrain a par ailleurs fait parvenir une lettre à la mairesse de Longueuil, Catherine Fournier, pour exprimer les raisons de sa dissidence.

Elle y réitère notamment la position de sa ville quant à la formule des quotes-parts, la qualifiant de discriminatoire envers Saint-Lambert, cette dernière n’ayant pas de parc industriel.

«La formule telle que définie inclut un segment qui avantage les autres villes de l’agglomération, qui ont toutes une proportion significative d’immeubles industriels et commerciaux sur leur territoire.»

– Pascale Mongrain, mairesse de Saint-Lambert, dans la lettre adressée à Catherine Fournier

Mme Mongrain ajoute que la formule des quotes-parts est fondée sur la valeur foncière des immeubles, mais elle n’y voit «aucun lien rationnel avec les services rendus par l’agglomération».

Elle croit en outre qu’il existe une confusion entre la ville-centre de Longueuil et l’agglomération de Longueuil.

«Des dires mêmes de l’administration de Longueuil, l’agglomération n’a aucune existence juridique, ce qui résulte en ce que les affaires de la ville-centre et les affaires de l’agglomération sont indissociables», souligne-t-elle.

La mairesse de Saint-Lambert croit aussi qu’il y a un manque de transparence alors que la facturation annuelle de sa ville par Longueuil «n’est corroborée par aucune donnée quant aux services consommés par Saint-Lambert ou pour les coûts de ces services pour la ville-centre».

Elle ajoute d’ailleurs que l’objectivité de la compétence de Longueuil en matière d’évaluation foncière dans un marché immobilier en hausse fulgurante est questionnable.

De plus, Mme Mongrain indique qu’au cours des cinq dernières années, les dépenses de l’agglomération de Longueuil ont augmenté de 19%, tandis que celles de Saint-Lambert ont augmenté de 9%.

Enfin, elle maintient que le pourcentage de toutes les taxes foncières à Saint-Lambert qui seront versées à l’agglomération est de 51%, «un seuil déraisonnable, qui dépasse l’entendement», plaide la mairesse.

En conclusion, Mme Mongrain a demandé à la mairesse de Longueuil d’obtenir avant le 31 janvier 2022 les détails des coûts rattachés à chacun des services fournis à Saint-Lambert par rapport aux compétences d’agglomération en 2020 et d’avoir une rencontre de suivi en janvier 2022 afin d’identifier des solutions d’allégement au fardeau fiscal de Saint-Lambert.