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Un conseiller de Saint-Lambert réclame 500 000$ au maire Pierre Brodeur

le mardi 06 juillet 2021
Modifié à 15 h 52 min le 09 juillet 2021
Par Michel Hersir

mhersir@gravitemedia.com

Le maire Pierre Brodeur est l’une des trois personnes visées par la poursuite du conseiller Bernard Rodrigue. (Photo : Le Courrier du Sud ‒ Archives)

Le maire de Saint-Lambert Pierre Brodeur, l’ancien directeur général de la Ville Georges Pichet, ainsi que la Ville de Saint-Lambert font l’objet d’une poursuite de la part du conseiller Bernard Rodrigue. Ce dernier réclame conjointement 500 000 $ aux trois accusés, alléguant qu’ils ont terni sa dignité, son honneur et sa réputation.

Selon le requérant, la poursuite est le fruit d’une «suite de manœuvres intentionnelles, mais illégales, initiées en concertation par Pierre Brodeur et Georges Pichet et malheureusement avalisées par le Conseil de Saint-Lambert.»

Le conseiller affirme que ces manœuvres ont été entreprises après qu’il ait constaté de «la mauvaise gestion du directeur général Pichet», ce qu’il avait exprimé à travers une série de courriels adressés aux membres du conseil municipal, pour lesquels M. Pichet était en copie.

Le directeur général avait alors porté plainte pour harcèlement psychologique contre M. Rodrigue. Le Groupe Altifica, chargé de l’enquête, avait jugé que la plainte était fondée.

Harcelèment psychologique

À la suite de cette enquête, Saint-Lambert a conclu avec M. Pichet, lors de la séance extraordinaire du conseil municipal du 3 février, une convention de fin d’emploi comprenant une compensation en dommages moraux en lien avec le harcèlement subi. Lors du conseil municipal suivant, le 15 février, les conseillers ont voté à majorité pour accorder cette indemnisation de 20 000 $ au directeur général.

M. Rodrigue affirme toutefois qu’il ne s’agissait pas de harcèlement psychologique, mais de commentaires fondés formulés aux membres du conseil, visant à mettre en lumière les actions du directeur général.

Selon M. Rodrigue, le conseil lui a ainsi «fait supporter l’odieux et la responsabilité de cette dépense de 20 000 $».

De déclarer que M. Rodrigue ait été responsable de harcèlement psychologique auprès de M. Pichet «sans que ce dernier n’ait été dûment inculpé et jugé» est «un processus abusif et arbitraire» qui justifie, tout comme les faits reprochés par la poursuite, que le conseiller réclame 500 000$, selon la poursuite.

Bernard Rodrigue déplore également que la décision ait été prise à la suite d’une enquête effectuée par une entreprise privée, plutôt que par un tribunal impartial, et que l’entente, qui devait demeurer confidentielle, ait été largement médiatisée.

Le maire Pierre Brodeur a refusé de commenter l’affaire et la Ville de Saint-Lambert n’a pas toujours répondu à notre demande.