Chroniques
Opinion

À quand la reconnaissance des professionnels du communautaire?

le mercredi 14 juillet 2021
Modifié à 0 h 00 min le 10 juillet 2021

Maude Boulay (Photo: Gracieuseté)

Dans les dernières semaines, nous avons vu le gouvernement conclure plusieurs ententes de principe avec différents corps professionnels du réseau public, dont la santé, les services sociaux et l’éducation. Et ces domaines méritent pleinement cette reconnaissance! Le milieu communautaire regarde toutefois ces ententes en se demandant, à quand son tour!

Par Maude Boulay, agente de développement et communication
Corporation de développement communautaire de l’agglomération de Longueuil (CDC AL)

 

Tout comme les professionnelLEs des secteurs nommés ci-dessus, les professionnelLEs du communautaire apportent des services essentiels qui maintiennent notre filet social et cela est encore plus vrai en temps de pandémie. Les conditions de travail sont toutefois telles que certaines personnes sont elles-mêmes en situation de précarité, au même titre que les personnes qu’elles tentent d’aider. 

Si certainEs dénoncent la «professionnalisation» du milieu communautaire depuis les années 80, reste que le profil des équipes a bien changé, amenant avec lui nombre de développements et d’innovations dans les services offerts. Désormais, une majorité d’employéEs sont diplôméEs au collégial, au baccalauréat ou à la maîtrise.  

Les 24 millions supplémentaires sur trois années annoncés dernièrement par le gouvernement du Québec pour soutenir les organismes communautaires pour la formation de leurs employéEs et la gestion des ressources humaines sont appréciés, mais ne viendront pas renforcer les conditions de travail des travailleuses et travailleurs ni leur rétention.

Au bout du compte, nous formons des ressources qui quittent le milieu communautaire au bout de quelques mois ou au mieux au bout de quelques années pour poursuivre leur carrière dans le réseau de la santé et des services sociaux. 

Le communautaire n’est-il donc qu’un instrument pour former la main-d'œuvre qui comblera le manque de ressources humaines du réseau?

À quand la reconnaissance concrète et tangible des professionnelLEs du communautaire, notamment à travers des conditions salariales décentes? Ces travailleuses et travailleurs offrent des services de haute qualité qui ont été reconnus par le gouvernement comme essentiels. Maintenant, c’est l’heure de la cohérence entre le discours et les priorités d'investissement de nos dirigeantEs.