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Aéroport de Saint-Hubert: mettre fin à ce bruit qui perdure

le mercredi 02 mars 2016
Modifié à 0 h 00 min le 02 mars 2016
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

AÉROPORT. Avec la formation du Comité consultatif sur le climat sonore, un premier pas est maintenant franchi dans le dossier concernant le problème de bruit aux abords de l’aéroport de Saint-Hubert depuis la signature de l’entente hors cour.

Le comité formé lors de la réunion du 15 janvier du conseil d'administration de Développement aéroport Saint-Hubert de Longueuil (DASH-L) compte un représentant de la Ville, un citoyen vivant près de l'aéroport, un représentant des transports aériens, un représentant des écoles de pilotage et le directeur général de DASH-L, Michel Beaudoin.

«Notre priorité, c'est le programme d'installation de silencieux», fait savoir M. Beaudoin au Courrier du Sud, rappelant que le rôle du comité sera notamment de veiller à ce que soient respectées les modalités de l'entente hors cour survenue le 9 octobre. Le directeur général ne ferme pas non plus la porte à ce que des modifications autres que celles prévues dans l'entente soient apportées.

Rappelons que l'entente prévoit notamment un programme de subvention financé par la Ville de Longueuil pour l'achat, l'installation et l'homologation de silencieux; un horaire plus restreint pour les posés-décollés, particulièrement les fins de semaine; la création du Comité consultatif sur le climat sonore; et la bonification du programme Réno-Climat.

Le programme de silencieux prévoit une somme d'un maximum de 300 000$, répartie sur trois ans.

«Le ton a radicalement changé»

Un résident de la rue Perras, Robert Pilon, siège sur le nouveau comité en tant que représentant des citoyens. Avant les recours collectifs, il avait aussi siégé sur le Comité sur le bruit, puis organisé des manifestations pour protester contre la pollution sonore autour de l'aéroport.

Les premiers échanges du Comité consultatif sont de bonne augure, est-il d'avis. «Tout le monde semble de bonne foi, contrairement à il y a quelques années où tout le monde était à couteaux tirés. Là, le ton a radicalement changé; tout le monde est prêt à mettre de l'eau dans son vin.»

Que DASH-L se soit engagé à tenir la population informée sur son site web des développements dans le processus d'homologation puis d'installation des silencieux, via son site web, est un exemple de la bonne volonté des acteurs du dossier, estime M. Pilon.

De plus, les demandes et autorisations ont déjà été obtenues quant à l'interdiction des posés-décollés les fins de semaine, une mesure qui s'appliquera dès cet été.

M. Pilon voit également d'un bon œil que DASH-L ait déjà entamé les démarches visant l'homologation des silencieux pour trois modèles d'avion. Une fois l'homologation obtenue pour le premier modèle – ce qui devrait se faire incessamment, DASH-L lancera un appel d'offres. Seulement deux fournisseurs européens produisent ce type de silencieux.

«Tout ça m'a encouragé. Si DASH-L prend en main l'achat, il va installer les silencieux. On ne s'en remet pas seulement à la bonne volonté des écoles.»

Le Comité consultatif sur le climat sonore se réunira à nouveau en mars.

La solution des silencieux

Selon le directeur général du Centre technologique en aérospatiale de l'École nationale d'aéronautique (ÉNA), Pascal Désilets, l'installation de silencieux réglera une bonne partie du problème de bruit à l'aéroport.

Les spécialistes de l'ÉNA sont ceux qui ont fait une batterie de tests et ont permis d'identifier un silencieux allemand, aujourd'hui homologué pour le modèle Cesna 172. Il y aura aussi homologation pour les modèles Cesna 150 et 152.

Les tests de sons ont démontré que les silencieux permettaient un gain de 68% lorsque l'avion est en plein virage, et un gain de 44% au moment du décollage.

«Il y aura encore du bruit, mais le but est de ne pas dépasser le niveau de la parole, soit 70 décibels, pour que les gens dans leur cour n'aient pas à interrompre leur conversation, précise Pascal Désilets. C'est une des meilleures solutions. Et à 5000$ pour chaque silencieux, ça demeure la plus économique.»

L'ÉNA compte 35 avions, mais seulement 4 en état de vol, qui seront dotés de silencieux.