Opinion
Tribune libre

Affirmer et être ce que nous sommes

le mercredi 09 septembre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 09 septembre 2015

La lettre ouverte d’André Huot adressée à la mairesse de Longueuil et publiée dans l’édition du 19 août du Courrier du Sud m'a laissé très perplexe. En le voyant se questionner sur l'importance à attribuer à la langue officielle du Québec et utiliser un raccourci ridicule en faisant référence à une forme d'insécurité collective des Québécois, je me questionne.

J'ignore si M. Huot a beaucoup voyagé, mais au Canada anglais, il aurait pu constater que la réalité sociale, culturelle et économique impose de facto à tout citoyen l'usage de la langue officielle de sa communauté, soit l'anglais et rien d’autre... C’est clair, c’est net et sans discussion.

Et au Nouveau-Brunswick, pourtant seule province officiellement bilingue, il pourrait constater que l’anglais et le français ne sont pas au même diapason. Et dans notre capitale nationale "canadian", il devrait faire le constat que le français n'est pas encore officiel…  et que nombre de grandes chaines commerciales l’ignorent complètement. «I'm sorry», nous répond-on…

Et s’il montait dans la hiérarchie gouvernementale fédérale…  it’s full english!

Et pourtant, s’il allait dans les parcs fédéraux américains, il recevrait un accueil et une documentation en français meilleurs que ce que recevons dans les parcs fédéraux situés au Canada anglais et «supposés» offrir des services dans les deux langues officielles...

Des exemples SVP

Si M. Huot avait beaucoup voyagé à travers le monde, j'aimerais qu’il donne des exemples où des peuples n'exigent pas l’apprentissage de la langue nationale comme langue d'usage. Pourquoi, alors, le peuple québécois devrait-il agir différemment de ce qui se fait dans toutes les provinces du Canada et dans tous les pays du monde? Est-il normal et acceptable que des concitoyens nés ici ou qui y vivent depuis de très nombreuses années ne puissent s'exprimer dans notre langue nationale? Seraient-ils les seuls à être inaptes?

Et dans le quotidien, trouve-t-il acceptable que des sociétés québécoises embauchent une main-d'œuvre unilingue anglophone pour un service public au Québec?

Entre-temps, il devrait également vérifier le statut "bilingue" de Greenfield Park, que l'on maintient toujours artificiellement même s'il ne répond plus aux critères légaux, mais que le gouvernement occulte pour préserver sa base électorale anglophone…

Affirmer ce que nous sommes

Se peut-il que Gérard Filion, ancien directeur du Devoir, ait eu raison quand il écrivait, il y a plus de 40 ans que le peuple québécois n’était pas un peuple comme les autres, mais qu’il était un peu plus bête...?

Pourquoi avons-nous si peur d’affirmer et d’être ce que nous sommes, et ce, à l’instar de tous les peuples du monde?

L'insécurité n'a rien à voir… c’est un savoir-être.

Gaston Côté

Longueuil