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Agrile du frêne : Longueuil pourrait bonifier son programme d’aide aux citoyens

le vendredi 20 novembre 2020
Modifié à 14 h 47 min le 19 novembre 2020
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Les élus de Longueuil ont, à majorité, demandé au comité exécutif d’étudier la possibilité d’élargir de manière rétroactive le programme d’aide financière aux citoyens aux prises avec l’agrile du frêne. Ce, malgré un avis défavorable du comité exécutif lui-même. Dix élus contre cinq ont appuyé l’avis de proposition du chef de l’opposition Xavier Léger, déposé en octobre et soumis au vote à la séance du conseil du 17 novembre. Le comité exécutif devra donc analyser la possibilité de revoir les modalités du programme afin que des citoyens qui ont coupé un frêne avant le 10 décembre 2019 – date d’entrée en vigueur du programme – puissent en bénéficier. Application «problématique» Pourtant, l’avis du comité exécutif suggérait de ne pas donner suite à cette proposition. «Bien qu’il soit possible, juridiquement, pour un programme de subvention d’avoir un effet rétroactif, l’application administrative serait fort problématique. Le principal problème est pour le citoyen de fournir une preuve que l’arbre qu’il a abattu était un frêne.» Une information qui n’est pas toujours inscrite sur la facture, fait-on valoir. «La Ville ne peut pas, simplement sur la bonne foi des citoyens, accorder des subventions et envoyer des chèques aux citoyens.» Un argument auquel M. Léger n’adhère pas, car les autres critères d’admissibilité du programme demeureraient inchangés. «On demande actuellement une facture, un permis de coupe à la Ville et une photo de l’arbre malade pour obtenir un remboursement de 150$ par frêne malade abattu, 450$ maximum par immeuble», décrit-il. Il indique qu’il reviendra au comité exécutif de choisir une nouvelle date à partir de laquelle les demandes, qui devront répondre à ces critères, seront éligibles. La conseillère Nathalie Boisclair a soulevé l’enjeu de l’équitabilité, à partir du moment où l’on fixe une nouvelle date et que ceux qui ne sont pas inclus dans cette période ne puissent recevoir cette aide. Impopulaire ou inconnu? La proposition de l’opposition d’élargir le programme survient alors que peu de citoyens se sont jusqu’ici prévalus de cette aide financière. Selon M. Léger, environ 40 000$ ont été dépensés sur un budget de 350 000$. Selon la Ville, 68 demandes avaient été reçues en date de septembre. «On ne s’est pas forcé pour faire connaître le programme et en plus, on est ensuite entré en pandémie», soutient Michel Lanctôt. L’opposition avait d’ailleurs lancé en septembre une campagne publicitaire afin de le faire connaître. Les affiches, non conformes, avaient dû être retirées. «La Ville pourrait s’inspirer de l’opposition et le faire à grande échelle», a suggéré le conseiller indépendant Steve Gagnon. La conseillère Monique Bastien, membre du comité exécutif, estime que les élus doivent admettre lorsqu’un programme n’est pas aussi populaire que souhaité. «Il faut accepter de voir qu’un programme ne marche pas, et se dire qu’il faut faire autre chose. Assumez-vous, mettez vos culottes! C’est le règlement qu’on a adopté. Peut-être qu’il peut être bonifié, mais pas dans la rétroaction», est-elle d’avis. Mme Boisclair a suggéré d’autres moyens pour soutenir les citoyens, comme augmenter le nombre d’arbres à distribuer à ceux qui ont dû abattre leur frêne.