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Aider les femmes d’ailleurs, une famille à la fois, malgré la pandémie

le dimanche 21 mars 2021
Modifié à 9 h 15 min le 25 mars 2021
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

La pandémie a durement touché les nouveaux arrivants, qui se sont retrouvés isolés comme jamais. C’est encore plus vrai parce qu’ils ont des moyens limités, en plus de vivre avec une barrière de la langue. Par chance, l’Association des femmes d’ici et d’ailleurs à Saint-Hubert est là pour eux. Alors que l’organisme a dû cesser plusieurs de ses activités, il s’est réinventé pour d’autres afin d’honorer sa mission : faciliter l’intégration sociale et culturelle des immigrantes, sachant que les leurs en récolteront des bénéfices collatéraux. Son slogan est d’ailleurs «Aider une femme, c’est aider une famille». Le service d’écoute confidentiel, qui permet aux immigrantes de confier leurs problèmes, leurs difficultés d’adaptation, leur lassitude ou même leur détresse, est populaire comme jamais depuis un an. «Les femmes ont besoin d’être rassurées, d’être informées, car elles se sentent de plus en plus isolées», explique Zainab Akkaoui, fondatrice et directrice générale de l’association. Le service d’accompagnement culturel, qui s’est poursuivi au téléphone en raison du contexte sanitaire, n’a pas été en reste. En 2019-2020, plus de 1 000 accompagnements ont été faits : visites chez le médecin, à l’hôpital, à la pharmacie, appels téléphoniques et confirmations de rendez-vous médicaux, prises de rendez-vous auprès d’institutions (Service Canada, SAAQ, bureau des passeports, Revenu Québec, etc.). «Nos membres n’ont pour la plupart pas de tablette ni de cellulaire. Elles étaient habituées à se rendre directement sur les lieux pour des services, mais tout a été fermé. Il fallait absolument les aider», poursuit Mme Akkaoui. Puis, l’association a pris soin de vulgariser les mesures sanitaires en plusieurs langues sur ses réseaux sociaux, sachant que les nouveaux arrivants ne savaient probablement pas ce à quoi ils devaient se conformer au Québec.
«On a oublié les nouveaux arrivants.» -Zainab Akkaoui, directrice générale de l’Association des femmes d’ici et d’ailleurs
En plus de faire la traduction, l’Association des femmes d’ici et d’ailleurs cherche aussi à faciliter la compréhension des femmes du système institutionnel québécois, qui n’est pas innée pour un immigrant. Vite des ordis ! Quand l’école à la maison est devenue obligatoire, l’association a doté 17 familles d’ordinateurs. Elle les a aussi accompagnées dans leurs démarches pour l’accès haute vitesse à internet. Pour leur part, les ateliers d’aide à la francisation sont présentement offerts au téléphone plutôt qu’à domicile. Même si ce n’est pas un contexte optimal d’apprentissage, l’association peut ainsi continuer à aider les familles et leurs enfants qui éprouvent de grandes lacunes en français. Seuls quatre familles et leurs enfants en bénéficient, mais ce n’est pas faute de demandes, mais plutôt par manque de bénévoles.

Cent familles aidées chaque année

L’Association des femmes d’ici et d’ailleurs est reconnue par la Ville de Longueuil, et développe de plus en plus de partenariats avec d’autres organismes. Bon an, mal an, elle aide à l’intégration d’une centaine de familles nouvellement arrivées. Celles-ci viennent principalement du Moyen-Orient (Syrie, Iran, Liban, Irak, etc.) mais aussi de l’Afrique (Tunisie, Algérie, Tchad et Côte-d’Ivoire). La plupart sont des familles de réfugiés prises en charge par l’État ou parrainées au privé, et comptent de nombreux enfants. L’aide de l’association prend forme par des ateliers et des dons (vêtements, équipements informatiques, nourriture, etc.). Sa principale source de financement est une vente-débarras annuelle qui n’a pu avoir lieu en 2020 en raison du coronavirus. Pour faire un don en argent ou en carte-cadeau : 514 583-9664.