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Opinion

Aînés: nous récoltons ce que nous avons semé

le mercredi 22 avril 2020
Modifié à 16 h 09 min le 20 avril 2020
Par Claude Poirier

redactiongm@gravitemedia.com

Quand on regarde ce qui se passe au Québec, on constate que nous avons négligé les aînés au fil des ans. Que ce soit pendant le règne du Parti libéral de Jean Charest et de Philippe Couillard, de Pauline Marois au Parti québécois ou de la CAQ en ce moment, personne n’a mis son nez dans les résidences pour aînés privées et publiques. Je trouve extrêmement malheureux qu’on ait sorti des gens atteints du virus pour les faire mourir à l’hôpital. Je suis aussi attristé de voir que ça aura pris une situation comme celle qu’on vit présentement pour se rendre compte que nous n’avons pas les moyens nécessaires pour sauver ces personnes. Ma mère et deux de mes tantes ont été hébergées dans des résidences publiques et privées. J’allais régulièrement les visiter, surtout ma mère que je voyais au moins quatre fois par semaine malgré mon travail. Combien de résidents me disaient alors qu’ils n’avaient pas de visite de leurs enfants depuis très longtemps. Je serais curieux de connaître le nombre de personnes qui prenaient des nouvelles de leurs parents avant la crise. Je vais employer des mots durs, mais je trouve qu’on place les aînés comme on le ferait pour du bétail. On ne s’en occupe pas, sauf si de l’argent est en jeu. Il y a d’autres éléments que j’aimerais souligner. D’abord, le premier ministre, la ministre de la Santé Danielle McCann et le directeur de la Santé publique Horacio Arruda font un excellent travail depuis le début de la crise, mais qu’ils cessent de faire de la discrimination envers les personnes de 70 ans et plus. Certaines pourraient sortir de chez elles parce qu’elles sont en parfaite santé, alors que d’autres de 50 ans et plus ont une santé plus fragile. Également, je suis tout à fait d’accord avec le chef du Parti libéral, Pierre Arcand, qui dit que ce n’est pas le temps de critiquer et de fouiller, qu’on le fera après. On a d’abord besoin de bras pour qu’il y ait moins de décès. En terminant, je critique rarement mes collègues qui pratiquent ma profession, mais une photo publiée dans différents médias nationaux la semaine dernière m’a brisé le cœur. On y voit un homme en fauteuil roulant le corps penché vers l’avant. Si ça avait été mon père, j’aurais trouvé cela épouvantable de le voir ainsi. Ayons un peu de réserve dans le traitement pour que les aînés vivent dans la dignité.