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Alcooliques anonymes: « Je veux juste être libre, heureuse et joyeuse. »

le jeudi 05 novembre 2020
Modifié à 12 h 53 min le 05 novembre 2020
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

À l’invitation de membres de la section 87 des Alcooliques anonymes, Le Courrier du Sud a assisté à une réunion Zoom sur notre rétablissement. À lire aussi: Alcooliques anonymes: cheminer vers le rétablissement, en mode virtuel Monique*, qui s’est présentée comme alcoolique et toxicomane, a raconté son histoire. Elle a bu ses premières gorgées de bière à l’âge de 7 ou 8 ans, dans les bouteilles de son père, à l’invitation de celui-ci. Lors de sa première brosse à 14 ans, son père lui disait qu’il était fier d’elle et qu’elle «savait boire». «Je buvais autant que lui… mais je ne savais pas boire», dit-elle. Dépendante affective, Monique est tombée enceinte d’un homme dont elle était tombée amoureuse lorsqu’elle travaillait dans un bar de danseuses. «Deux ans après, je rentrais dans les AA. Pas parce que j’étais alcoolique; parce que j’avais perdu la garde de mon fils.» Dans les débuts, elle a continué à consommer, malgré sa présence aux réunions. «Je prenais un verre de vin, une petite sniff et je trouvais que je ne consommais pas beaucoup», raconte-t-elle. Lorsqu’elle a demandé si un verre de vin était considéré comme une rechute, on lui a répondu que ça dépendait de son honnêteté. «J’en n’avais pas ben ben… Je suis allée au meeting et j’ai pris mon jeton de deux mois.» Tout au long de son récit, elle témoigne du mal-être et de la rage qui l’ont longtemps habitée, même si elle était devenue sobre. «J’ai été en tabarnak pendant 10 ans», résume-t-elle. Après 14 ans de sobriété, elle a suivi une thérapie, qui a été libératrice. «J’ai perdu 150 lb de colère. J’étais capable de respirer jusqu’au nombril! Ça ne m’était jamais arrivé. J’ai atteint cette paix.» Aujourd’hui, après 29 ans d’abstinence, elle n’hésite pas à dire que ces réunions auxquelles elle assiste encore régulièrement, et les rencontres qu’elle y a fait, lui «ont sauvé la vie». Elles ont fait d’elle une meilleure personne. «Si ne vous m’aviez pas donné autant d’amour, je ne serais pas aussi patiente avec mes parents. J’ai appris à être une mère avec vous. Je parlais à mes enfants comme si j’étais une enfant. Vous m’avez appris à devenir une adulte.» Encore, elle suit les principes du «Gros livre» des AA, qui détaille les étapes à franchir vers le rétablissement. «L’important est de vivre le moment présent. C’est difficile. Je veux juste être libre, heureuse et joyeuse.» *Nom fictif