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Allégations d’abus contre un ancien entraîneur au cégep Édouard-Montpetit

le lundi 21 novembre 2022
Modifié à 13 h 36 min le 21 novembre 2022
Par Michel Hersir

mhersir@gravitemedia.com

Danny Vincent a entraîné les Lynx du cégep Édouard-Montpetit pendant cinq ans. (Photo : Le Courrier du Sud – Archives et page Twitter de Danny Vincent)

L’ancien entraîneur de basketball des Lynx du cégep Édouard-Montpetit entre 2004 et 2009, Danny Vincent, fait face à des allégations d’abus physiques et psychologiques de la part d’anciennes joueuses.

L'équipe d’enquête de l'émission J.E. a révélé le 18 novembre avoir rencontré sept femmes qui allèguent avoir été victimes de ses comportements au cours des 30 dernières années, incluant des mains sur les fesses, des commentaires dégradants sur leur apparence physique et des objets lancés en plein visage.

Certaines d’entre elles sont d’anciennes joueuses des Lynx, dont la joueuse étoile Élise Caron, qui a témoigné à visage découvert.

Cette dernière a entre autres affirmé que l’entraîneur lui a déclaré son amour alors qu’elle était âgée de 15 ou 16 ans à l’école secondaire du Rocher, à Shawinigan et que son emprise s’est resserrée au cours de son passage avec les Lynx.

Elle a également évoqué de la «manipulation pure», des relations sexuelles à 18 ans où elle était «inapte à y consentir en raison du contrôle qu’il exerçait sur elle» ainsi que des pensées suicidaires à la suite des abus allégués.

Réaction du cégep

En réaction à ces allégations, le cégep Édouard-Montpetit a indiqué avoir lui-même effectué une enquête dans les trois dernières semaines et a affirmé que «aucun indice ne nous permet de conclure qu’une ou plusieurs plaintes ou dénonciations pour les comportements allégués dans l’article ont été portées à l’attention de la direction à l’époque».

La déclaration a été publiée sur la page Facebook des Lynx et a suscité de nombreuses réactions, dont plusieurs femmes qui contredisent l’affirmation du cégep. Trois d’entre elles ont affirmé avoir déposé une plainte à l’époque, d’autres ont confirmé les dires de leurs pairs et une ancienne arbitre a indiqué avoir dénoncé le comportement de l’entraîneur.

Questionné à ce sujet par le Courrier du Sud, le cégep n’a pas fourni de réponse au moment d’écrire ces lignes.

Une demande a aussi été envoyée à Danny Vincent. Selon le Journal de Montréal, il réfute ces allégations.

Nouvelles enquêtes

À la suite de ces révélations, le gouvernement du Québec a réagi a lançant une enquête interministérielle.

«Les athlètes méritent de pouvoir pratiquer leurs sports en toute sécurité, dans un milieu sain et respectueux. Il est de notre responsabilité de retourner chacune des pierres, de faire la lumière sur ces allégations et de s'assurer que les mécanismes en place sont efficaces afin de prévenir ce genre d'évènements et de protéger l'intégrité de nos jeunes», a notamment déclaré la ministre du Sport, Isabelle Charest.

L’enquête du Journal de Montréal a également évoqué des plaintes soumises au Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) à l’époque, mais aucune accusation n’avait été déposée. Selon des informations, le SPAL aurait également rouvert son enquête, ce que le Service de police n'a pas voulu confirmer ou infirmer.

«Toutefois, le SPAL et son Équipe des crimes à caractère sexuel (ECCS), est très sensible à ce type de dossiers et invite toute personne qui aurait été témoin ou qui aurait été victime d'actes similaires, d'entrer en contact avec votre service de police local ou directement avec le SPAL si ces actes ont été commis sur le territoire de l’agglomération de Longueuil», a-t-il précisé.