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Aménagement du territoire, levier contre les changements climatiques

le mercredi 09 décembre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 09 décembre 2015
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

ENVIRONNEMENT. L'aménagement du territoire – c'est-à-dire une planification intelligente du territoire alliant mixité de logements, couvert forestier et services – est l'un des leviers les plus puissants afin de lutter contre les changements climatiques et l'ensemble des enjeux environnementaux.

Lors du panel Les défis de l'environnement, présenté par la Fondation du Grand Montréal à l'hôtel de ville de Longueuil, le 30 novembre, le directeur général du Conseil régional de l'environnement de la Montérégie, Vincent Moreau, a rappelé la présence de huit quartiers TOD (Transit Oriented Development) en Montérégie, insistant sur l'importance d'en faire des milieux de vie durables et agréables.

«L'un des leviers les plus efficaces, c'est aussi la protection des milieux naturels. Les Villes ont un pouvoir d'action. En Montérégie, il reste 11% de milieux naturels. Il faut inverser le mouvement», a-t-il indiqué.

Conserver les boisés de 20 hectares et moins dans le Grand Montréal serait suffisant pour compenser les émissions de gaz à effets de serre.

Ceinture verte de 282 municipalités

Le coordonnateur du Mouvement ceinture verte, Sylvain Perron, a présenté la ceinture verte de 1,7 millions d'hectares comme un véritable projet de société, déjà appuyé par un fort mouvement citoyen soucieux de la protection des milieux naturels. Cet espace servirait à protéger tant les milieux naturels que les terres agricoles.

«On a une solution qui pourrait freiner l'étalement urbain, qui pourrait créer des emplois. En ce moment, avec diverses organisations, on veut convaincre les 282 municipalités de dire: "Ok, on va la faire la ceinture verte". Les groupes écologistes, les agriculteurs, les villes, les élus, on doit le faire ensemble.»

Éviter la «tempête cardiovasculaire parfaite»

Non seulement la santé de la planète, mais aussi celle des citoyens est directement concernée par les enjeux environnementaux.

Le cardiologue, professeur de médecine à l'Université de Montréal et auteur de Planète cœur, Dr François Reeves, a cité une étude réalisée sur des souris afin de mesurer l'impact de la malbouffe et de la pollution sur le cœur.

«Quand on ajoute le facteur air pollué – équivalent à l'autoroute Ville-Marie – à une diète grasse du genre McDonald's ou nourriture industrielle, vous avez ce que j'appellerais la tempête cardiovasculaire parfaite.»

Les résultats de l’étude ont en effet montré une plaque d'artériosclérose – ce qui cause infarctus et AVC – beaucoup plus répandue dans l'aorte des souris soumises à ces deux facteurs combinés.

Considérant qu'un hectare d'arbres absorbe 15 tonnes de smog par an, les milieux verts sont donc l'une des solutions. Une étude publiée dans la revue scientifique The Lancet révèle d'ailleurs que dans les milieux verts, la différence de mortalité entre les citoyens les plus riches et les plus pauvres s'amenuise.

«On observe une réduction de moitié de la différence de décès cardiovasculaires entre les pauvres et les riches. Si je trouve un médicament de cette même efficacité, j'ai un prix Nobel demain matin», a illustré le Dr. Reeves.