Justice
Faits divers

André Mauger écope de 23 mois supplémentaires

le mercredi 23 mars 2016
Modifié à 0 h 00 min le 23 mars 2016

JUSTICE. À peine deux ans après avoir été condamné à deux ans de prison pour plusieurs accusations de fraude, André Mauger, 38 ans, a écopé de 23 mois de pénitencier supplémentaires pour 19 autres chefs d'accusation de fraude et tentatives de fraude, le 23 mars au palais de justice de Longueuil.

Rappelons qu'au mois de février, Mauger avait plaidé coupable à toutes ces accusations, avant de retirer son plaidoyer tout juste après que le juge Stéphane Godri ait rendu son jugement, invoquant alors un imbroglio avec la Couronne.

Malgré cela, il a prononcé un plaidoyer de culpabilité identique, un mois plus tard.

Mauger doit toujours purger trois mois de sa précédente sentence, après quoi s'amorceront les 23 mois que lui a imposés le juge Godri.

Il a aussi été soumis à une probation de trois ans suivant sa libération et ne pourra communiquer avec les quelque 13 «livreurs» dont il a usé, dont son frère et sa nièce.

Récidiviste

L'homme de 38 ans n'est pas un néophyte des stratagèmes de fraude, alors qu'il ne compte pas moins de 96 dossiers criminels à son actif.

Cette fois, les faits se sont produits de septembre 2013 à janvier 2014 dans plusieurs régions, notamment Montréal, Trois-Rivières, Longueuil et Saint-Jean-sur-Richelieu.

André Mauger a emprunté l'identité de plusieurs personnes afin de commettre ses actes, notamment en se faisant passer pour un policier. Il leur disait qu'il enquêtait sur une série de fraudes de cartes de crédit et leur demandait de lui fournir leur numéro de carte afin de procéder à une vérification. Il se serait également fait passer pour un facteur, un employé du maire de Saint-Jean-sur-Richelieu et un chercheur de l'Université de Sherbrooke.

Selon l'avocate de la Couronne, Me Nancy Delorme, sa ruse réussissait une fois sur deux. Il a ainsi fait un total de 26 victimes, dont plusieurs sont des employés du secteur public.

Une dizaine de «livreurs»

Une fois le numéro obtenu, le fraudeur aguerri appelait toutes sortes de commerces pour commander des téléviseurs, des pneus, des bijoux, des appareils électroniques et même un chat de Bengale.

Il aurait ainsi dérobé des marchandises valant plus de 96 000$. À cela s'ajoutent des tentatives qui, pour différentes raisons, ont échoué. La valeur du butin qu'il aurait obtenu est estimée à plus de 92 000$.

Mais Mauger ne se mouillait jamais en se présentant lui-même au magasin; il envoyait plutôt ses proches cueillir les biens. Une dizaine de personnes auraient ainsi servi de «livreurs», selon la Couronne.

Même en étant incarcéré, Mauger n'a pas pris fin à ses activités criminelles. En septembre 2014, il a appelé une femme âgée en se faisant passer pour son petit-fils. Il disait qu'il avait eu un accident et avait besoin de 700$ pour réparer son véhicule.

La pauvre femme s'est rendue directement à la Caisse Desjardins; c'est le caissier qui lui a dit qu'il s'agissait probablement d'une fraude.

Les employés écopent

Fait à noter, ce sont souvent les employés floués par André Mauger qui ont le plus souffert de ses gestes. En décembre 2013, il a frauduleusement obtenu des ordinateurs valant près de 23 000$ au total. Les employés qui lui ont vendu la marchandise ont perdu leurs primes de rendement afin de rembourser les pertes du magasin.

De plus, une employée d'une bijouterie de Sherbrooke a failli perdre son emploi après avoir vendu trois bijoux valant 7700$ à Mauger. Elle a finalement évité le congédiement en acceptant de rembourser «une grosse somme» à son employeur, selon la Couronne.

Avec la collaboration d'Olivier Robichaud.