Actualités
Culture

Anthony Kavanagh : souvenirs et ascension d’un gamin de la Rive-Sud

le mardi 13 mars 2018
Modifié à 15 h 39 min le 13 mars 2018
Par Sarah Laou

slaou@gravitemedia.com

L’ascension d’Anthony Kavanagh a été fulgurante, et ce dernier se souvient bien comment toute cette aventure a commencé, en 1984, sur les planches de l’école secondaire Antoine-Brossard. En entrevue avec le Courrier du Sud, l’humoriste revient sur la carrière florissante qui l’a mené de Longueuil à Paris. Voir aussi : Anthony Kavanagh revient à la maison «Lorsque je suis monté sur scène ce jour-là, ç’a changé ma vie. C’est à ce moment précis que j’ai décidé ce que je ferai de ma vie», se souvient l'humoriste au sujet de son premier spectacle à l'école secondaire de Brossard. Issu d’une famille d’universitaires, Anthony Kavanagh, qui est né à Longueuil, aura néanmoins dû leur prouver qu’il ne se trompait pas de trajectoire. «Quand j’ai annoncé que j’arrêtais la fac pour me lancer dans le milieu artistique, mon père a vraiment flippé, se rappelle-t-il. Le fait de ne pas avoir de filet de sécurité, pas de diplôme, l’a vraiment angoissé, mais il m’a soutenu. J’avais fait un marché avec lui: je m’étais donné deux ans pour réussir, sinon je retournais à l’école. À partir de là, je n’ai plus arrêté de travailler.» Il aura notamment accompagné Céline Dion en première partie de sa tournée en 1992 et est apparu à la radio puis à la télévision avec sa propre émission. En 1995, il a présenté son premier one man show, qui est resté à l'affiche pendant deux ans, avant de s’envoler vers la France, où il a lancé sa carrière en 1998. «Je fais le métier dont je rêvais quand j'avais 14 ans, mais être artiste est un marathon, souligne-t-il. J’ai eu deux traversées du désert dans ma carrière, dont une de 2006 à 2009. On en ressort plus fort. Dans ce métier, il faut savoir se renouveler sans cesse et rester pertinent. Il faut aussi se poser les bonnes questions, comme: J’en suis où? Je vais où? Qu’est ce que je peux essayer de nouveau pour me démarquer?» En effet, s’il est toujours en 2018 l’un des humoristes préférés des Français, se démarquer aura été nécessaire pour Anthony Kavanagh face à la nouvelle génération d’humoristes et la vague du stand-up. «Quand je suis arrivé en France avec mon style, les gens me regardaient comme un extraterrestre, décrit celui qui a fait l’unanimité dans l’Hexagone en 1999 avec son premier spectacle. J’amenais un univers qu’ils n’avaient jamais vu avant. Je venais du Québec, j'avais des dreadlocks, un nom à consonance américaine et des références de stand-up tout en ayant ce côté français, je mélangeais les genres, j’étais vraiment différent... Certains n’y ont pas cru et m’ont dit que ça ne marcherait jamais. Ils ont eu tort...J’ai toujours su que ça marcherait.» Mais il aura également été confronté au racisme. «J’ai parfois vécu du racisme au Québec, où je n’ai pas obtenu certains rôles parce que j’étais Noir, mais moins violemment qu’en France, relate-t-il. Par exemple, quand j’ai coupé mes cheveux, on ne me reconnaissait plus dans la rue, je redevenais un homme noir. Je me faisais constamment arrêter et fouiller par la police. J’étais devenu louche… Je ne rentrais plus d’office dans les boites de nuit dans lesquelles j’étais un habitué... Je n’étais plus l’ami Anthony», explique l’humoriste, qui avance que les concepts de multiculturalisme et d’inclusion sont plus développés au Canada et au Québec qu’ailleurs dans le monde. Anthony Kavanagh présentera Showman à L’Étoile Banque Nationale le 16 mars, le 27 avril et le 16 octobre. Rens.: http://www.letoilebanquenationale.ca/spectacle/showman