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Après 220 000$ amassés, le Fonds Pascal T. Lafontaine se dote d’une plateforme de sociofinancement

le vendredi 25 novembre 2022
Modifié à 19 h 12 min le 25 novembre 2022
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Pascal Lafontaine, en 2018. (Photo: Le Courrier du Sud − Archives Denis Germain)

Les parents de Pascal Lafontaine, décédé des suites d’un sarcome en 2020, ont créé un fonds à son nom pour soutenir la cherche pour lutter contre cette forme très rare de cancer. Pour sauver des vies. Depuis près de 2 ans, ils ont ainsi remis environ 220 000$ à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont. 

«Notre objectif pour la prochaine année est d’amasser au moins 100 000$», lance Pierrette Tétreault, la mère de Pascal Lafontaine.

Une nouvelle plateforme de sociofinancement sera lancée dans les prochains jours, visant notamment à faciliter le processus pour faire un don. La totalité des dons recueillis par le Fonds Pascal T. Lafontaine, affilié à l’Université de Montréal, est versée au centre hospitalier. 

«Ils ont déjà réalisé de belles choses. C’est encourageant», se réjouit Pierrette Tétreault. 

Une formation en webinaire a été offerte aux omnipraticiens pour améliorer le dépistage. Un registre des sarcomes ainsi qu’une bio-banque d’échantillons ont été mis en place. Des études sur trois types de sarcomes ont été lancées et une recherche fondamentale d’envergure mondiale est entamée.

Pascal Lafontaine est d’ailleurs apparu dans <@Ri>De Terry Fox à aujourd’hui<@$p> , une mini-série documentaire diffusée cette année à RDI sur le combat contre les sarcomes.

La chirurgienne orthopédiste-oncologue D<@V>re<@$p> Sophie Mottard y décrit le jeune homme comme «notre Terry Fox», ces deux sportifs et sources d’inspiration ayant partagé le même diagnostic. 

Depuis le décès du coureur en 1981, peu de recherches ont été faites sur cette maladie rare.

Mauvais diagnostic

En 2018, Le Courrier du Sud avait raconté l’histoire de ce jeune homme qui, malgré son cancer et l’amputation de la moitié de sa jambe droite, pratiquait sa passion du BMX.

Le Bouchervillois avait fréquenté le Collège Charles-Lemoyne et le cégep Édouard-Montpetit.

Pascal avait reçu un diagnostic de sarcome en mai 2015. Un mois plus tard, il s’était fait amputer la jambe.

«Mais ce n’était pas le bon diagnostic. Donc, il n’avait pas eu les bons traitements de chimio. Lorsqu’il a eu une récidive en octobre 2016, l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont a pu donner le bon diagnostic: un autre type de sarcome, très rare», relate Pierrette Tétreault.

Mais cette récidive et des métastases aux poumons ont anéanti les chances de guérison. Une chimiothérapie palliative a néanmoins pu l’apaiser.

Le père de Pascal multipliait les recherches afin de trouver les meilleurs traitements, au point de développer une certaine expertise et de faire découvrir ces traitements aux médecins de Pascal. Le jeune homme est décédé le 7 juillet 2020, 13 jours avant ses 28 ans.

Garder espoir

(Photo: Le Courrier du Sud - Archives Denis Germain)

«Dès 2019, on savait qu’il n’en avait plus pour longtemps. Mais les médecins ont été étonnés de voir qu’il a survécu aussi longtemps», relate sa mère.

La maman décrit l’attitude exemplaire de son fils tout au long de son parcours du combattant. «Il n’était jamais dans la colère. Il continuait de garder espoir. Il nous a aidés aussi», se remémore-t-elle.

Il a passé pratiquement la dernière année de sa vie alité. «Il était assez lucide, mais il ne voulait pas partir. Il aurait voulu gagner quelques jours», relate-t-elle.

Triple deuil et cancer

Malgré la maladie, sa mort été terrible pour Pierrette Tétreault et son mari.

«C’est affreux. Je croyais à tort que j’avais commencé mon deuil, témoigne-t-elle, encore émue aujourd’hui. C’est une longue digestion. Ce fut aussi très difficile pour mon mari et le frère de Pascal, Éric.»

« Je n’ai pas la foi comme ma mère, mais j’essaie de croire qu’il y a autre chose après. Sinon, c’est trop dur.»
-Pierrette Tétreault, la mère de Pascal Lafontaine

Le mauvais sort a continué de s’acharner sur la famille. Peu de temps après, un diagnostic de leucémie est tombé pour Robert Lafontaine, son père. Il est décédé l’année suivante. 

Et dans cet intervalle, Mme Tétreault a été atteinte d’un cancer du sein, qui a heureusement été détecté et traité à temps. Ce, sans parler du décès de sa mère.

«En 20 mois, j’ai perdu ma mère, mon enfant, mon mari. Il faut que je survive quand même», laisse tomber Pierrette Tétreault. 

Pour faire un don : https://www.fondspascaltlafontaineforsarcoma.ca/