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Arrivée de la collecte du verre à Saint-Lambert

le vendredi 17 mai 2019
Modifié à 14 h 52 min le 17 mai 2019
Par Katherine Harvey-Pinard

kharvey-pinard@gravitemedia.com

ENVIRONNEMENT. La Ville de Saint-Lambert implante officiellement un projet pilote de point de collecte du verre. Les citoyens peuvent dès maintenant apporter leurs bouteilles, pots et bocaux de verre dans le conteneur vert situé à l’intersection des rues Elm et Waterman. Jusqu’à maintenant, le verre ne pouvait qu’être recyclé dans le bac bleu. Or, cette façon de faire nuit aux centres de tri, qui ne peuvent faire un tri adéquat. «Quand on regarde le prix des matières à leur sortie du centre de tri, le verre est le seul à avoir un prix négatif, explique le conseiller du district 5 Loïc Blancquaert. Ça veut dire que les centres de tri doivent payer pour s’en débarrasser. Ils paient environ 20$ la tonne.» «On sait, déjà en partant, que le verre dans le bac est très peu recyclé, ajoute M. Blancquaert. Ce qu’on cherche à faire, c’est lui donner une valeur ajoutée sur les plans environnemental et économique. Si on trie le verre à la source, en filière séparée, on évite un peu le passage au centre de tri, donc on court-circuite cette étape-là. On a un produit qui est plus pur.» Le verre déposé à ce point de collecte sera envoyé directement à Saint-Jean-sur-Richelieu pour être traité et fondu sur place afin de devenir un nouveau produit. «Ce sera du nouveau verre ou de la laine minérale isolante, que l’on appelle de la laine de verre, précise M. Blancquaert. Ces deux utilisations représentent ce qui est de plus gagnant en termes de réduction des gaz à effet de serre (GES). Chaque bouteille qui devient une autre bouteille, c’est beaucoup de GES économisés. C’est le gain environnemental. L’idée, c’est aussi de créer la boucle d’économie. Le verre se recycle ad vitam æternam.» Pas une poubelle à ciel ouvert Loïc Blancquaert est confiant que les citoyens de Saint-Lambert contribueront au projet pilote. Un affichage a été installé à proximité du point de collecte pour indiquer aux citoyens quelles matières sont acceptées ou non dans le conteneur. Un lancement citoyen a d’ailleurs eu lieu vendredi afin d’expliquer la façon de faire aux Lambertois, pour que le conteneur ne devienne pas une «poubelle à ciel ouvert». «Je vois l’enthousiasme des gens, ils sont très mobilisés pour ça, souligne-t-il. Ils sont prêts à faire ce tri à la source, ce petit effort supplémentaire. Ils veulent faire des gestes concrets pour l’environnement. Je pense que ça va marcher. On a vu que le taux de réponse dans les autres villes a été excellent. Et à Saint-Lambert, il y a toujours une belle sensibilité. Je n’ai aucun doute que ça va être un succès.» Un pas vers l’avant Cette initiative fait plaisir au conseiller, pour qui l’environnement revêt une priorité. Le travail n’est toutefois pas terminé. «Pour l’environnement, c’est sûr que c’est un gain, affirme M. Blancquaert. À terme, ça s’inscrit dans une réflexion plus large. La question qu’il faut se poser, c’est comment on fait pour augmenter le taux de recyclage de toutes les matières? Le verre ayant le taux de recyclage le plus faible, c’est par là qu’on devait commencer.» Il aborde notamment la consultation publique sur la révision du plan métropolitain de gestion des matières résiduelles que réalise présentement la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), ainsi que la commission parlementaire sur le recyclage du verre à l’Assemblée nationale, dont le rapport sera publié en septembre. «On attend de voir la recommandation de la CMM, de la commission parlementaire, puis, ultimement, le ministre va trancher. Je pense que si les initiatives comme ça se multiplient dans toutes les villes, ça veut dire que le palier municipal est prêt à agir, même si les paliers supérieurs ne suivent pas. On est prêt à faire notre part pour l’environnement, les gens sont prêts. Il faut maintenant que les autres paliers suivent la musique.»