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Aucune relocalisation des cerfs ne pourra avoir lieu prochainement

le vendredi 09 avril 2021
Modifié à 14 h 53 min le 09 avril 2021
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Si aucune opération de relocalisation des cerfs ne pourra se dérouler «prochainement», la Ville de Longueuil confirme néanmoins que cette option n’est pas écartée afin de s’attaquer au problème de surpopulation de ces bêtes dans le parc Michel-Chartrand. Une relocalisation à très court terme serait impossible, car la période propice aux interventions de contrôle de la population de cerfs de Virginie vient de se terminer, en raison du début de la période de gestation des femelles. Rappelons que le plan de relocalisation soumis par Sauvetage Animal Rescue a été refusé par le comité d’éthique de l’utilisation des animaux de l’Université de Montréal, en février. Cela ne signifie pas que la Ville a mis une croix sur la relocalisation des cerfs. «Aucune solution de contrôle de la population des cerfs n’est écartée et il reviendra à la Table de concertation de recommander à la Ville des mesures durables à mettre en œuvre pour assurer l’équilibre écologique et la préservation du parc-nature Michel-Chartrand, incluant la gestion de la faune», indique la Ville au Courrier du Sud. Longueuil confirme également que Sauvetage Animal Rescue demeure un acteur d’intérêt dans ce dossier. «Sauvetage Animal Rescue pourrait être interpellé dans le processus à titre d’intervenant proposant à la Table de concertation des solutions en matière de contrôle de la population des cerfs», illustre-t-elle. La création de cette table de concertation a été annoncée le 24 mars. Les membres qui la composeront ne sont toutefois pas encore connus. L’administration municipale indique que les modalités de la table sont présentement à l’étude, avec un médiateur accrédité spécialisé en médiation environnementale. «Considérant l’importance et la sensibilité des décisions prises en matière d’environnement et de contrôle de gestion de la faune, la Ville souhaite prendre un temps de réflexion pour identifier les meilleures solutions à long terme et regarder attentivement toutes les facettes de l’équilibre écologique du parc», poursuit-elle. En plus de la surpopulation des cerfs de Virginie, les effets néfastes de l’agrile du frêne et les pressions liées à une forte fréquentation des lieux s’ajoutent aux enjeux auxquels fait face le parc-nature Michel-Chartrand. Craintes de l’opposition Le journal a questionné la Ville de Longueuil sur cet enjeu alors que les élus de l’opposition officielle ont exprimé des craintes que le dossier des cerfs de Virginie du parc Michel-Chartrand ne soit revenu «à la case départ». Dans un article du Devoir paru le 6 avril, le directeur général de l’entreprise Sauvetage Animal Rescue Éric Dussault affirmait ne pas avoir été invité à la Table de concertation et restait sur l’impression d’avoir été écarté par la Ville. «J’avais moi-même interrogé publiquement les implications de cette table pour le mandat confié à Sauvetage Animal Rescue, sans toutefois recevoir de réponse. Je suis amèrement déçu d’apprendre par l’entremise des médias que des décisions ont été prises sans en informer les élus et les citoyens», a réagi la conseillère municipale Colette Éthier, en début de semaine. «Sur un dossier aussi sensible, la Ville doit être claire sur la suite des choses. Qu’arrivera-t-il avec la population de cerfs au parc Michel-Chartrand en 2021?» demande-t-elle. La Ville de Longueuil précise n’avoir jamais «donné de mandat ou de contrat à Sauvetage Animal Rescue» pour la relocalisation des cerfs du parc-nature Michel-Chartrand. Elle explique que, comme propriétaire du parc, elle a accepté que l’organisme propose une méthode de contrôle de la population des cerfs, qui était conditionnelle à l’obtention des autorisations gouvernementales requises, dont le certificat de bons soins des animaux du comité d’éthique de l’utilisation des animaux de l’Université de Montréal et le permis du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec (MFFP). Colette Éthier dit espérer que la Ville ne rate pas l’occasion, avec la Table de concertation, de réunir ceux qui pourront proposer des solutions. L’élue souhaite que les efforts déployés par Sauvetage Animal Rescue, les experts et les citoyens soient mis à contribution. «Ayons cette fois la préoccupation de faire les choses différemment en innovant dans nos pratiques», soutient-elle.