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Autoroute 30: les préposés votent pour la grève

le jeudi 18 juillet 2019
Modifié à 9 h 20 min le 18 juillet 2019
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

Les files d’attente pourraient s’allonger au poste de péage de l’autoroute 30. Mercredi, les 39 préposés au péage ont voté unanimement en faveur d’un mandat de grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée. Une première journée de débrayage pourrait se tenir dès vendredi si rien ne bouge lors d’une rencontre prévue jeudi. Sur sa page Facebook, l’entreprise A30 Express fait savoir que si elle mise en application, cette grève fera en sorte que le temps d’attente pourrait être plus élevé qu’à l’habitude au poste de péage. «Nous vous demandons donc de faire preuve de patience, mais surtout de miser sur les méthodes de paiement électroniques, tels la carte de crédit et le transpondeur, qui sont souvent plus rapides.» Dans un communiqué publié en fin de journée mercredi, les syndiqués indiquent que les principaux points en litige concernent la question des horaires et celle du rattrapage salarial. «Nous avons toujours reconnu que les horaires ne sont pas simples à gérer pour l’employeur, explique le président du syndicat Alain Courtemanche. Il ne peut toutefois pas se surprendre qu’à force d’entretenir autant de précarité, les gens doivent cumuler plusieurs emplois, ce qui réduit leur disponibilité. Trente employés à temps partiel sur 39, c’est énorme!» Le vice-président et trésorier de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) Jean-Pierre Bourgault ajoute que les membres sont prêts à faire des concessions et des aménagements sur les horaires en donnant à l’employeur la souplesse qu’il demande. En contrepartie, ils souhaitent obtenir un rattrapage salarial par rapport à ce qui s’observe ailleurs au Québec et au sein même de l’entreprise. «Les employés du pont de la Confédération gagnent plus de 18$ de l’heure en commençant, alors que nos membres débutent à 14,25$ l’heure et plafonnent à 15,25$, précise-t-il. Cet écart n’est pas justifié.» «Les employés du service à la clientèle de l’autoroute 30 ont un horaire fixe et un salaire d’entrée plus élevé, poursuit-il. Et les conditions de travail sont loin d’être les mêmes! Par souci d’équité, l’employeur doit accorder un traitement équivalent à ses préposés au péage comparativement à celui des autres employés au sein de son entreprise et des personnes qui exécutent le même travail ailleurs au Québec.» «Les conditions de travail des préposés au péage de l’autoroute 30 sont extrêmement difficiles, ajoute la présidente du Conseil central de la Montérégie–CSN Annette Herbeuval. Ils font face à des automobilistes impatients et agressifs, qui n’hésitent pas à leur crier des noms lorsque c’est trop long à leur goût. Les installations manquent de climatisation l’été et de chauffage l’hiver, et il n’est pas rare que le système automatisé de péage fasse défaut. Le ou la préposée doit alors franchir trois voies pour aller le débloquer, prenant ainsi des risques pour sa vie. Les membres demandent depuis des années à l’employeur d’améliorer ces points problématiques, et rien ne se fait. Dans ces conditions, on peut aisément comprendre qu’ils souhaitent améliorer leur sort et obtenir une meilleure reconnaissance de leur travail. La CSN les soutiendra jusqu’au bout.»