Benoit Huot vise l’or au 400 mètres 4 nages
JEUX PARAPANAMERICAINS. Un athlète ayant remporté un record de 19 médailles en quatre Jeux paralympiques peut-il être motivé par les Jeux parapanaméricains? Pour le paranageur Benoit Huot, ça ne fait pas de doute!
Malgré ses 31 ans et ses multiples occupations, le Longueuillois s'entraîne au Centre aquatique des Jeux parapanaméricains à Toronto depuis janvier et veut y faire mieux en compétition qu'à ses derniers Championnats du monde IPC, à Glasgow, à la mi-juillet. Il avait alors remporté deux médailles d'argent au 200 mètres 4 nages et au 400 mètres libre, ainsi qu'une médaille de bronze au 100 mètres dos.
«Participer aux Jeux parapanamércains de Toronto était la principale raison pour laquelle j'ai décidé de continuer ma carrière après les Jeux de Londres de 2012, affirme Benoit Huot. J'ai passé ma vie à faire des compétitions à travers le monde et surtout à valoriser la cause du sport paralympique. Là, j'ai la chance de le faire chez nous au Canada, je ne pouvais rater une telle opportunité.»
Loin de sa Rive-Sud
Celui qui a aussi réalisé 50 records mondiaux et remporté 28 médailles en quatre championnats du monde a mis le paquet en s'entraînant sous la supervision de Ben Titley.
«Les circonstances ont un peu guidé ma décision. La piscine du Parc olympique à Montréal étant en rénovations, l'entrainement aurait été difficile. J'ai pris la bonne décision, mais ce n'est pas facile. J'ai un environnement idéal comme athlète, mais pour ma vie personnelle, je trouve ça très difficile. Je n'avais jamais quitté la Rive-Sud pour une longue période; je vois beaucoup moins ma conjointe, je m'ennuie de Longueuil et des miens.»
Savourer l'hymne national
@R:En tant qu'athlète expérimenté, plutôt que de remporter médailles, Huot souhaite battre ses chronos de Glasgow, puisqu'il ne contrôle pas ce que feront ses adversaires.
«Mais je ne peux m'empêcher de rêver de gagner le 400 mètres 4 nages [pour lequel il détient le record du monde avec 2min 10,01s réussi à Londres 2012]. Entendre l'hymne national sur le podium, chez nous, quand on veut populariser le sport, c'est unique.»
Ses chances seront bonnes. À Glasgow, il a été battu par un Ukrainien, Denys Dubrov, avec un temps de 2min 11,94s alors que Huot avait fait 2min 12,50s. L'Ukraine ne sera pas au Parapanaméricains, mais Huot devra surveiller son éternel rival, le Brésilien André Brazil, qui a remporté la médaille d'or au dos à Glasgow.
«À mon âge, je dois choisir mes périodes de pointe et je vise de faire un meilleur temps à Toronto. Je m'entraîne en conséquence. Puisque je récupère moins rapidement qu'à 18 ans, je fais moins de technique et de volume. Je m'entraîne moins longtemps, mais avec plus d'intensité et je préviens mieux les blessures. Ce sont mes armes pour bien faire à Toronto.»
Celui qui a un pied bot et qui sera de la catégorie S10, celles des handicaps les moins lourds, vise une participation aux Jeux de Rio, en 2016, et probablement aux Mondiaux FINA d'Australie en 2017, avant de mettre un terme à sa carrière.