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Blanchard et Reiher s'entraîneront avec l'équipe nationale

le vendredi 24 avril 2015
Modifié à 0 h 00 min le 24 avril 2015

Le premier est un géant de 6' 3" qui marque des buts à la pelle, alors que le deuxième est un géant de 6' 3" qui les stoppe à la pelle.

Deux des vedettes du club de water-polo de Saint-Lambert U19, le joueur de centre Jérémie Blanchard et le gardien de but Samuel Reiher, iront s'entraîner avec l'équipe nationale senior à Calgary, l'automne prochain. Ils ont reçu récemment une invitation officielle, accompagnée d'une bourse d'étude pour l'Université de Calgary. Leur but de jouer dans les plus grandes compétitions internationales est donc plus atteignable que jamais... à condition d'être choisis dans la grande équipe.

Reiher et Blanchard sont unis dans la même cause que leurs coéquipiers du U19 de Saint-Lambert: celle d'une épopée de sept ans, qui atteint son apogée cette année. La bande de gars, tous arrivés en même temps au club, est supervisée par un entraîneur hors pair, Nicolas Vigouroux.

La force des athlètes et leur plaisir de jouer compensent pour la petitesse du bassin de joueurs, l'accès limité aux piscines locales et le petit budget, incomparable à ceux des grands clubs canadiens et les entraînements à des heures tardives.

Vendredi dernier, les joueurs de water-polo n’ont rien vu quand le Canadien a gagné le 2e match de sa série contre les Sénateurs en prolongation, tard en soirée. Ils étaient à la piscine Émilie Heymans, à leurs heures d'entraînement habituelles.

Au moment d'aller sous presse, la petite équipe de Saint-Lambert dominait la division Est de la Ligue des championnats canadiens (LCC) avec 14 gains, un match nul et 3 revers, loin devant de prestigieux clubs comme Ottawa, Toronto et CAMO. Ils seront parmi les favoris lors des Championnats canadiens, en mai.

Le Gallagher du water-polo

Blanchard était le 8e marqueur de la LCC, équipes de l'Ouest incluses, avec 63 buts en 18 matchs. Samuel Reiher lui, était le gardien le plus utilisé de la LCC avec 18 matchs et 576 minutes de jeu, avec une moyenne de buts accordés de 10,72, la 4e meilleure fiche chez les gardiens réguliers.

À noter que son frère cadet, Alexis Reiher, est un autre phénomène, avec ses 64 buts (7e de la LCC), même s'il n'a que 16 ans.

Tous les joueurs de l’équipe ont des liens solides, mais l'amitié de Jérémie et Samuel est particulière puisqu’ils étaient déjà inséparables avant le water-polo.

«C'est Samuel qui m'a suggéré de l'accompagner au water-polo, raconte Jérémie. J'ai dit "ok" sans trop savoir si j'aimerais ça et ce fut le coup de foudre. J'étais un des pires joueurs de l'équipe, mais la passion était là. J'étais déjà un gars de ballon, et là, je pouvais jouer au ballon en plus de nager. Je suis encore comme un gamin dans l'eau. Le sentiment qui m'habite quand je compte un but est le même, surtout que plus ma carrière avance, plus un but représente le résultat de beaucoup d'efforts.»

Jérémie, qui a la même grandeur que Samuel, pèse 12 kilos de plus de muscle. «C'est ce que ça prend pour jouer à ma position. Comme je suis avant centre, je m'installe dans la zone payante, près du but. Les adversaires ne me font donc pas de cadeau. Je me fais bousculer sur et sous l'eau. Ma corpulence n'est pas un luxe, mais une nécessité pour mettre la main sur le ballon et tirer avec succès. Je suis le Brendan Gallagher de mon équipe», dit-il en souriant.

Son invitation à Calgary, il en rêvait depuis longtemps. «Comme tous les jeunes évoluant dans tout sport, j'ai des rêves de Jeux olympiques, de compétition internationales et même de jouer chez les professionnels, en Europe. Accéder aux entraînements de l'équipe nationale est une première grosse étape. Rejoindre l'équipe nationale sera le prochain défi. Peu importe où je me rendrai, j'aurai toujours énormément de reconnaissance pour Nicolas Vigouroux. Il m'a toujours poussé à dépasser mes limites. C'est grâce à des intervenants comme lui que des jeunes peuvent se développer», insiste-t-il.

Un beau vote de confiance

Samuel Reiher est gardien de but parce que personne d'autre ne voulait ce poste quand il a commencé. «Ça adonne bien, j'étais probablement fait pour ça. Je suis grand et longiligne, parfait pour un gardien qui doit sortir rapidement de l'eau et s'étirer pour bloquer un tir bien cadré. Je suis vraiment content de cette invitation à Calgary. Ils n'invitent personne pour rien. Jérémie et moi avons déjà représenté le Canada dans des compétitions internationales dans les catégories plus jeunes. En 2014, nous avons terminé 10es sur 22 au Championnat du monde jeunesse à Istanbul et nous avons été la meilleure équipe des Amériques. Ils nous connaissent bien, ce qui ajoute à ce beau vote de confiance.»

Celui qui s'est longtemps développé par lui même avant de bénéficier de l'aide d'un entraîneur spécialisé pour les gardiens, n'ira pas à Calgary en touriste. «La compétition sera forte. Je n'obtiendrai pas de place sur l'équipe nationale sans effort. J'aurai à me mesurer à de grosses pointures. À l’échelle mondiale, le water-polo est dominé par les pays d'Europe de l'Est. Le Canada tente d'y faire sa niche avec beaucoup ce sérieux. Ce sera à Jérémie et moi de faire notre place», dit celui qui aussi obtenu une bourse de 4000$ de Cogeco Diffusion et de la Fondation d'athlète d'excellence, le 27 mars.