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Bruit : entente de 5 ans entre Saint-Lambert et la Société du Parc Jean-Drapeau

le mardi 17 novembre 2020
Modifié à 10 h 40 min le 18 novembre 2020
Par Katherine Harvey-Pinard

kharvey-pinard@gravitemedia.com

Un maximum de 19 journées pourront être consacrées à la tenue d'événements au parc Jean-Drapeau lors de la période estivale, et ceux-ci devront respecter une limite de bruit de 65 dBA. Ce, pour les cinq prochaines années. C’est ce que prévoit la nouvelle entente entre la Ville de Saint-Lambert, la Société du Parc Jean-Drapeau (SPJD) et Evenko. Cette entente, votée à majorité lors de la séance du conseil municipal du 17 novembre, évite donc la tenue d’un procès qui devait débuter le 2 décembre. La limite de bruit sera mesurée à un point de contrôle situé approximativement à mi-chemin entre le nouvel amphithéâtre du parc Jean-Drapeau et la rue Riverside, à Saint-Lambert. Rappelons que l’an dernier, l’ordonnance qui avait été adoptée par la Ville de Montréal prévoyait une limite de bruit de 80 dBA pour les événements majeurs. «Je vous rappelle qu’un écart de 10 décibels, ça signifie doubler le niveau de bruit. À 15 décibels de moins que l’an dernier, c’est considérable», a soutenu le procureur de la Ville de Saint-Lambert, Me Alain Chevrier, lors de la séance du conseil. Selon la Ville, le bruit qui sera perçu dans les quartiers résidentiels en provenance des événements musicaux «sera à peu près équivalent, en termes d’intensité, à celui que l’on mesure normalement sur le territoire de ladite ville en l’absence de tel spectacle musical». Autres avancées L’entente fixe également à 19 le nombre de journées pouvant être consacrées à la tenue d'événements majeurs – ceux accueillant 20 000 personnes et plus – du 1er mai au 1er lundi de septembre de chaque année. Entre le 1er juillet et le 1er lundi de septembre, il ne pourra y avoir que 15 journées avec des événements majeurs. Aucune limite n’est prévue pour le reste de l’année. Les événements musicaux devront être terminés à 23h. La nouvelle entente établit aussi une limite de son pour les bruits de basse fréquence. «La norme que nous avons utilisée est celle qui est préconisée par le ministère de l’Environnement du Québec dans sa note d’instruction 98-01. Essentiellement, l’écart entre les dBA et les dBC ne doit pas excéder 20 dBA», a expliqué Me Alain Chevrier. Par ailleurs, la SPJD s’est engagée à fournir, chaque semaine, les données brutes des sonomètres à la Ville de Saint-Lambert. Dans l’éventualité de «dépassements significatifs», les parties tenteront d’abord d’en venir à une entente. «Si, malgré les discussions, elles n’y parviennent pas, la Ville aura toujours l’opportunité de recourir aux tribunaux», relève Me Chevrier. Une entente «satisfaisante» Le maire de Saint-Lambert, Pierre Brodeur, a qualifié l’entente de «satisfaisante pour toutes les parties». «J’ai toujours été convaincu qu’une entente négociée est préférable à une entente imposée», a-t-il également mentionné en rappelant avoir instauré un mandat de collaboration avec la SPJD et la Ville de Montréal à son arrivée en tant que maire. «Nous sommes heureux d'en arriver à un accord qui satisfait l'ensemble des parties, qui assure le maintien d'événements d'envergure aux retombées économiques et sociales multiples, tout en protégeant la qualité de vie des résidents de Saint-Lambert», a pour sa part mentionné le responsable des services aux citoyens, de l’environnement, de l’approvisionnement, du matériel roulant et des relations gouvernementales au comité exécutif de la Ville de Montréal, Jean-François Parenteau. Dans le cas où les parties ne souhaitent pas renouveler l’entente à son échéance, dans cinq ans, la limite de bruit continuera de s’appliquer pour une période additionnelle d’un an, a par ailleurs précisé Me Chevrier. Un conseiller s’oppose Le conseiller du district 3, Bernard Rodrigue, est le seul à avoir voté contre l’adoption de l’entente. «Je n’ai pas été invité par le maire pour assister à la présentation de Me Chevrier. J’avais des questions à poser», a-t-il déploré. «Ce soir, je pense que je ne suis pas le seul qui est préoccupé par l’entente, a-t-il ajouté. Il y a eu 24 questions qui démontrent la préoccupation des citoyens. Ce n’est pas une négociation. De toute façon, si l’entente avait été extraordinaire, en général, les politiciens ne se gênent pas à se serrer la main, à prendre la photo avant que ce soit voté. C’est une drôle de façon de travailler.» À LIRE AUSSI: Parc Jean-Drapeau : des niveaux de bruit «bien trop élevés», analyse Silence Saint-Lambert Nouveau concert en plein air à Saint-Lambert : des citoyens s’inquiètent du bruit