Chroniques
Opinion

Ça nous fera du bien

le mercredi 17 juin 2015
Modifié à 0 h 00 min le 17 juin 2015

La belle saison est à nos portes et avec elle, les activités culturelles, tant intérieures qu’extérieures, ponctuelles que régulières, payantes que gratuites, débordent littéralement des diverses publications touristiques. Si vous ne participez à aucune activité culturelle cet été, c’est assurément que vous avez choisi de passer la saison estivale au fond des bois, coupé du monde!

Oui, l’offre culturelle de la région qui animera nos vacances est belle, diversifiée et abondante. Pourtant, au même moment, je m’inquiète. Je m’inquiète de l’automne, de l’hiver et du printemps qui suivront.

Nous sommes actuellement en pleine course pour atteindre l’équilibre budgétaire de la province. Les restrictions budgétaires sont importantes, partout, dans tous les secteurs d’activités. Bien que lors du dernier budget provincial, on s’est réjoui de voir les enveloppes dédiées au secteur culturel maintenues, la culture n’échappe pas pour autant à l’austérité généralisée.

La culture n’y échappe pas

Il faut d’abord se rappeler que peu d’artistes et peu d’organismes culturels ont accès au soutien de l’État de manière récurrente. Faut-il également rappeler que le nombre et la diversité des activités culturelles offertes ne sont pas garants du succès économique de leurs promoteurs?

L’abolition et le remaniement des structures régionales, les restrictions budgétaires imposées aux municipalités, le resserrement dans l’attribution de commandites et de placements publicitaires, la capacité limitée des alliés naturels de la culture – comme par exemple, l’éducation et le tourisme – ont des répercussions directes sur le milieu culturel.

Un boycott en plus?

À ce portrait sombre s’ajoutent d’autres menaces, comme celles de pressions sous forme d’un boycottage des sorties scolaires par les professeurs dès l’automne, ce qui ne serait pas sans profondément nuire à de nombreux artistes et organismes culturels, musées, centres d’expositions, producteurs et diffuseurs dont l’offre s’adresse directement à la clientèle scolaire.

Les plus optimistes diront que ce n’est qu’une période de transition. Ce à quoi d’autres répondront que la transition risque d’être longue.

Quand je pense à tout ça, je me dis que… j’ai définitivement besoin de vacances! Alors, profitons tous de la manne d’activités artistiques et culturelles qui s’offrent à nous cet été. Ça nous fera du bien!

L’auteur, Dominic Trudel,  est directeur général du Conseil montérégien de la culture et des communications (CMCC).