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Caroline Côté au pôle Sud : Un exploit en terrain hostile

le vendredi 20 janvier 2023
Modifié à 13 h 57 min le 20 janvier 2023
Par Sylvain Daignault, Initiative de journalisme local

sdaignault@gravitemedia.com

Du 9 décembre au 11 janvier, Caroline Côté a parcouru un trajet de 1130 kilomètres entre Hercules Inlet, près de la côte, et le pôle Sud, en 34 jours, 2 heures et 53 minutes. (Photo Caroline Côté)

Nouvelle détentrice du record féminin du record de vitesse entre Hercules Inlet et le pôle Sud, la Longueuilloise Caroline Côté brosse un portrait de son état psychologique durant son périple et nous décrit l’environnement hostile qu’elle a affronté pour atteindre son objectif. 

Présentement au Chili où elle prend du repos – elle a consulté un médecin pour une engelure du petit orteil du pied droit – la Longueuilloise de 36 ans aura bravé l’Antarctique pendant 34 jours, 2 heures et 53 minutes pour atteindre son objectif. La précédente marque de 38 jours et 23 heures datait de 2016.

Skiant entre 35 et 38 km par jour, l’athlète ne cache pas que la dernière semaine a été difficile. «Je prenais une pause de quelques minutes par heure afin de manger et de m’hydrater», raconte Mme Côté avant de s’arrêter. 

«On sent qu’on n’est pas le bienvenue dans cet environnement.»
- Caroline Côté, exploratrice qui vient de battre le record féminin en atteignant le pôle Sud en solo en ski en un peu plus de 34 jours  

«Pas un arbre, pas un oiseau, pas un animal, pas un être humain à l’horizon durant 34 jours. On est vraiment face à soi-même, explique-t-elle. Mais c’est un processus à faire au moins une fois dans sa vie. On se pose tellement de questions.»

L’arrivée
L’exploratrice longueuilloise raconte qu’elle a aperçu les radars de la base antarctique Amundsen-Scott à une vingtaine de kilomètres de distance. Cette base est située à 250 mètres du marqueur indiquant le pôle Sud géographique. «Mais en raison des dunes de neige, je la perdais de vue à l’occasion.»

Ce marqueur est entouré des drapeaux des pays ayant signé le traité sur l’Antarctique qui assure que cette région continuera à être employée exclusivement à des fins pacifiques et ne deviendra ni le théâtre ni l’enjeu de différends internationaux. 

Alors qu’elle se trouvait à 14 km de son objectif, l’aventurière a préféré planter sa tente pour la nuit. Puis, à neuf kilomètres à peine de son but, un gros brouillard s’est levé, compliquant d’autant son labeur. «Mais je savais que mon conjoint, Vincent, m’attendait. Ça m’a encouragée à continuer», admet-elle. 

Quelle émotion a-t-elle ressentie en apercevant son conjoint et en atteignant son but? «Tout s’est dit dans un regard…» résume-t-elle. Elle prend une longue pause. «Vincent aussi a accompli des exploits. Il comprenait ce que je ressentais.»

Le conjoint de Caroline, Vincent Colliard, qui faisait partie de l’équipe qui entourait la skieuse solitaire dans son périple, l’attendait au pôle Sud. (Photo Caroline Côté)

Réadaptation
Après un tel exploit, Caroline a dû traverser une phase de réadaptation, de transition : deux jours dans une tente chauffée, puis deux autres jours avec à sa disposition de la nourriture normale afin de réhabituer son corps, avant de se retrouver à l’hôtel. «Ce qui m’a marquée, c’est le sentiment de sécurité retrouvé. Notre confort est incroyable», laisse-t-elle tomber.

Les traces de l’exploit de la Longueuilloise étaient bien visibles sur ses pieds. (Photo Caroline Côté)

Projets futurs
Alors, que compte faire cette héroïne au cours des prochaines semaines et des prochains mois? 
Après une période de repos, essentielle à sa remise en forme, Caroline Côté racontera son histoire à l’auteure Catherine Delorme qui se spécialise sur l’anxiété. Elle ira aussi en France présenter un de ses films. Ensuite, elle secondera son conjoint dans la préparation de son expédition prochaine au pôle Nord tout en travaillant à la rédaction d’un ouvrage sur son expédition.

«Mais d’abord, je vais fêter Noël avec ma famille!» lance-t-elle avec du bonheur dans la voix!