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Célébrons le 400e anniversaire de la venue des Récollets (1615-2015)

le mercredi 30 septembre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 30 septembre 2015

En 1615, quatre Récollets arrivent à Québec avec Champlain. L’un d’eux est le Père Joseph Le Caron. C’est en son honneur qu’il y a le Pavillon Le Caron au cégep Edouard-Montpetit, ainsi que la rue Le Caron dans le Vieux-Longueuil.

Externat classique, puis cégep

Avant les années 1960 au Québec, les institutions d’enseignement et les hôpitaux étaient largement confiés à des communautés religieuses catholiques. En 1949, l’évêque du diocèse a autorisé l’ouverture d’un externat classique à Longueuil et confié aux Récollets la responsabilité de l’enseignement. Les Récollets sont un rameau des Franciscains qui aspirent à vivre en respectant l’esprit de leur fondateur Saint-François d’Assise (pauvreté, humilité, recueillement).

Manquant de locaux, l’externat classique de Longueuil fit construire en 1965 un Pavillon qu’il a dédié au Père Le Caron (l’année 1965 marquait le 350e anniversaire de la venue des Récollets). L’externat est devenu le cégep Édouard-Montpetit en 1967.

Le Caron, vivre avec les Amérindiens

Avant sa venue en Amérique, Le Caron avait été aumônier et précepteur à la Cour du Roi de France, où il a contribué à l’éducation religieuse du futur roi, Louis XIII. Par la suite, à la demande de Champlain, en 1621 et 1625, il a fait parvenir à Louis XIII, deux rapports lui demandant d’intervenir en faveur de la Nouvelle-France.

Joseph Le Caron a été le premier à célébrer une messe en Nouvelle-France, soit sur les rives de la Rivière-des-Prairies, le 24 juin 1615. Missionnaire, il a vécu chez les Hurons et les Innus, afin de connaître leurs mœurs et leurs langues. Il a été le premier maître d’école à Tadoussac chez les Innus. Il a préparé le premier dictionnaire de la langue huronne-ouendate, ainsi que ceux des langues innue-montagnaise et algonquine, outils facilitant les contacts et les échanges.

Le Canada et les Amérindiens: Vérité et Réconciliation ?

Sous les auspices de Champlain, la Nouvelle-France a cherché à construire une Amérique sous le signe des alliances franco-amérindiennes. C’est dans la foulée de la conquête britannique et de la création du Dominion du Canada de 1867 que les relations entre Québécois et Amérindiens se sont détériorées. L’historien états-unien Francis Parkman écrivait il y a plus d’un siècle: «La civilisation hispanique a écrasé l’Indien; la civilisation anglaise l’a méprisé et négligé; la civilisation française l’a adopté et a veillé sur lui». En Nouvelle-France il n’y a jamais eu «de discours d’éradication prenant pour cible l’ensemble du monde amérindien». Le Canada d’aujourd’hui doit abroger ses indignes Lois de 1869 et 1876 sur le statut des «Indiens».

Alain Lavallée