Cerfs à Longueuil : la SPCA de Montréal met son grain de sel

La majorité des cerfs du parc Michel-Chartrand seront euthanasiés. (Photo : Le Courrier du Sud – Archives)
La Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA) de Montréal joint sa voix à celle des opposants à l’abattage de la majorité des cerfs qui vivent au parc Michel-Chartrand à Longueuil.
Dans un communiqué intitulé Les cerfs de Longueuil : et si on pouvait faire mieux? publié il y a quelques jours sur le site web de l’organisme, la directrice générale Élise Desaulniers propose «une piste prometteuse», croit-elle, soit la vasectomie des cerfs mâles. Cette opération pourrait être pratiquée sur le terrain, sans que le transport des bêtes ne soit nécessaire.
«Les mâles conservent alors leur territorialité et empêchent ainsi en partie la venue d’autres mâles fertiles», déclare-t-elle.
Invitée par le Courrier du Sud à commenter cette idée, la mairesse Catherine Fournier affirme qu’«Il est déjà prévu qu’une fois le cheptel réduit à la capacité de soutien du parc, nous pourrons envisager des méthodes de contrôle à long terme, comme la stérilisation, tel que le prévoit le rapport de la Table de concertation».
De meilleures pratiques souhaitées
La SPCA Montréal se dit «préoccupée, tant par le processus décisionnel entrepris par la Ville de Longueuil dans ce dossier, que par la solution qu’elle a retenue».
Mme Desaulniers est d’avis que la Ville «devrait plutôt tracer la voie en montrant qu’une gestion éthique et innovante de la faune, base sur les meilleures approches scientifiques, est possible» au lieu de travailler à l’acceptabilité sociale de l’abattage massif.
«La gestion de la population de cerfs du parc Michel-Chartrand aurait dû faire l’objet d’une analyse inspirée des meilleures pratiques internationales et engagée dans une optique de durabilité», défend-elle.
La solution de la Municipalité est inefficace à long terme, pense la SPCA Montréal.
«La capture et mise à mort des cerfs, telles que le privilégie Longueuil, crée un effet de vide qui invite les populations animales à réinvestir le territoire. Comme pour la gestion des populations de chats errants, les études montrent que c’est en gardant un groupe d’animaux stérilisés sur un territoire donné qu’on met un frein à la surpopulation», affirme la directrice.
Elle préconise une cohabitation harmonieuse «en s’appuyant sur la science récente et en gardant en tête une perspective éthique ainsi qu’un devoir à l’égard des animaux qui partagent notre habitat».
S’appuyant sur des études, Mme Desaulniers se montre aussi favorable aux stratégies de relocalisation, étudiées mais rejetées par la Ville.